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Erri De Luca, « Une tête de nuage ». N°847

Écrit par sur 11 juillet 2018

Capture d’écran 2018-07-11 à 13.38.39« Une femme, Miriàm. Un homme, Iosèf. Un jeune couple d’amoureux. Ils se sont rencontrés en Galilée, au nord d’Israël, et vont se marier à Nazareth. Quand Miriàm annonce à son fiancé qu’elle attend un enfant dont il n’est pas le père, Iosèf ne la dénonce pas aux autorités, comme la loi le prescrit. Il croit en sa parole. Il croit qu’elle est enceinte d’une annonce, il croit à une vérité invraisemblable. »

Joseph de Bethléem n’est pas le père de l’enfant de Miriam. Mais « c’est l’hiver, et Iosèf, celui qui ajoute, ajoute sa foi seconde à la foi incandescente de sa fiancée transformée ».

Bon reprenons. Dans un village de Galilée, un homme apprend que sa fiancée est enceinte, et pas de lui. Mais il est profondément amoureux et accepte d’accueillir cet enfant comme le sien. On aura reconnu une scène célèbre de l’Évangile, où Marie et Joseph acceptent d’être un destin qui les distingue du reste des humains.

Capture d’écran 2018-07-11 à 00.09.13Bien. Mais reprenons cette présente recension à la racine. Je l’avoue sans honte, je ne sais rien ou si peu de cette histoire archi-connue complètement déconnante qui tient depuis plus de 2000 ans. Et reconnais ne pas avoir vraiment envie de m’y intéresser. Si bien que j’ai ressenti une grande réticence à ouvrir ce bouquin. Mais qu’importe ! Jamais déçu par l’écriture d’Erri De Luca, Une tête de nuage ne pouvait pas me décevoir.

Parenthèse fermée, revenons à ce roman court et poétique. Que j’ai lu avec plaisir. A cette évocation comme indiquée ci-dessus, Une tête de nuage, le dernier livre d’Erri De Luca aborde, vous l’aurez repéré aisément, le personnage de Ièshu, plus communément appelé Jésus.

Ièshu, donc parlons-en. Comme Erri De Luca se dit « sans un souffle de foi », on l’aura compris lui qui ne croit pas en Dieu, ni à une élite transcendantale, lui qui allie dans sa vie la pensée et l’action, ce qui l’intéresse dans l’histoire biblique qu’il raconte en grande partie sous forme de dialogue ordinaire entre Joseph et Marie, c’est de rappeler qu’elle tourne autour du « plus jeune fugitif du monde », Jésus fuyant, à peine né, le massacre des innocents.

Ièshu est le fils adoptif de Iosèf/Joseph, qui lui-même est le nom d’exil d’un homme de Bethléem, en Judée, au sud d’Israël, émigré en Galilée, au nord. Exil et occupation romaine : voilà, ce roman laïque résonne à plein avec l’actualité…

Et puis De Luca fait dire à Iosèf que Ièshu n’est pas un homme à « tête de nuage, qui change de forme et de profil selon le vent ». Dans un dialogue touchant, en donnant la parole de façon poétique à ce couple de jeunes parents Marie et Joseph, qui parlent de leur fils qui leur échappe, et d’eux-mêmes par rapport à celui-ci, de l’éducation transmise, et aussi des mille difficultés du moment, comme du métier de menuisier que Joseph aurait aimé transmettre à son fils, par delà l’invraisemblable annonce pour échapper seuls face à la machine judiciaire de leur époque ce que rend compte l’écrivain italien c’est d’une vérité première: « En amour, croire n’est pas céder, mais renforcer, ajouter quelques poignées de confiance ardente ».

D.D

Capture d’écran 2017-10-07 à 20.42.26
ruCe qui a été dit et écrit ici-même autour de De Luca, de la Palestine avec ce témoignage, et des migrants avec Marie Cosnay.


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