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Frontière. N°442.

Écrit par sur 9 septembre 2010

Voici un petit tour d’horizon élastique et vague de gestes, d’actes, de façons de faire et donc de dire, remarqués au hasard sous mes yeux au fur et à mesure de la marche. Voilà : au fil des jours je les trimballe depuis mon retour quelque part dans ma tête, alors avant que leurs contours ne deviennent les plus lointains et les plus fuyants, pourquoi ne pas les déballer ici comme quelques photos qui glisseraient d’une pochette?

Quelques clichés en vrac, donc, très terre à terre, saisis chemin faisant qui mettent la France à rude épreuve : le grand parc de Munich est très ouvert, très accueillant et reposant, et surtout, l’on peut marcher sur la pelouse! Dès qu’il fait beau, les pelouses sont squattée par une impressionnante foule de lézards. Dans les allées sablées des vélos partout, tout le temps, dans tous les sens. Et d’ailleurs c’est peut-être ça que j’ai préféré de mon séjour en Allemagne : des vélos partout, une vraie place pour les cyclistes dans les plans de circulation, des parkings à bicyclette partout. Et aussi de jolis parcs de bicyclettes en libre service. Un art de vivre.

Dans les rues de Munich, l’espace public n’est pas encore aussi excluant qu’il l’est en France contre le petit peuple de la cloche. Ce qui fait qu’on peut encore s’asseoir ou s’allonger sur les bancs publics. Dire que les Allemands sont assez supporters de leur équipe nationale et ne rechignent pas à arborer des fanions sur les voitures, les chapeaux, etc ; disons qu’en tant que finalistes de la coupe du monde de foot il y avait des raisons cet été d’en voir. Eh bien j’en ai vu peu. A l’inverse j’imagine ici l’exaltation hexagonale digne des vainqueurs si l’équipe Domenech avait brillée autant par son jeu que par sa jeunesse. Au risque même de perdre la chose la plus précieuse et la plus fragile que nous ayons: la Raison. Mais c’est déjà fait. Mais l’Allemagne est un pays vieillissant. C’est vrai qu’il y a pas mal de personnes âgées dans les rues, plus ou moins autonomes. Les magasins présentent aussi de très larges gammes de produits s’adressant très directement aux besoins spécifiques des seniors. Ce qui est loin d’être négligeable.

Les petits trains rouges sillonnent les banlieues allemandes, quelque part entre les RER et les TER français. Habitué du transport en commun, que j’apprécie, j’aime donc comparer. Les trains, métros, bus et vélos s’y entrecroisent à un jet de caillou du centre-ville historique et de la Marienplatz (place centrale de Munich). Détail intéressant : les transports en commun, très denses, se caractérisent par une absence totale de portiques, de tourniquets et autres système de contrôle des voyageurs qui créent autant de point d’engorgement dans les plateformes de transport en France. On passe du train au métro sans s’en rendre compte. Les contrôles semblent assez rares, mais les usagers, qui ne sont pas systématiquement traités comme des fraudeurs en puissance, paient très généralement leur titre de transport. Le soir tard, disons 23h00, dans le métro, le calme. Eh bien ça tranche sur les non-lieux qui ne cessent de s’étendre ici. Et nous nient.

Les frontières. Leur franchissement. J’y reviens. Une frontière, une autre. Mais la même : la langue. De retour d’Allemagne, à Telgruc-sur-Mer, village de Cabel-ar-run (Finistère) sur la presqu’ile de Crozon, un coup d’œil panoramique sur les vagues sauvages de la baie de Douarnenez jusqu’au phare de la Vieille à la pointe du Raz. Claude et Lotta pour leur rituel de rentrée ou de fin d’été, fin août, y accueillaient amis et famille. Lotta étant suèdoise, sa famille l’est tout autant. Donc, problème de langage. Quel en est le remède? Claude imagina cette fois-ci de distribuer à chacun les textes de chansons pour moitié suèdoises – moitié françaises. Avec rires et chansons ! pour sauter l’obstacle de la frontière et partager le même imaginaire : celui des chansons choisies par Claude pour ensemble rire et être heureux. Bien vivre simplement.

D.D


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