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Identité. N°459.

Écrit par sur 6 janvier 2011

Territoire. Sur notre territoire de diffusion la population change. La carte de l’Insee est parlante à cet égard.
J’avise les nouveaux venus qu’à notre modeste mesure, ici, nous accompagnons le quotidien des gens s’ils le souhaitent et c’est sans engagement, eh oui. La radio c’est là, c’est simple et c’est à la disposition de tous, c’est un média en libre accès.

En dispose gratuitement qui veut. A sa façon. Nuit et jour. 24h/24.

Sans rien n’avoir à vendre en ce qui nous concerne, sans diffuser surabondamment, ni même un peu, les institutions du commerce, de la vente, ni les notabilités de la vie locale -ce n’est pas si courant, n’est-ce pas?- nous sommes néanmoins partie prenante, à notre mesure, de l’organisation de l’espace et la constitution des lieux, de leurs perceptions ; du moins de leur perception sonore. De leur « qualité de vie ». Parce que la perception d’un territoire qui est l’un des enjeux et l’une des modalités pratiques collectives et individuelles, ça passe par ce qui existe ou pas.

L’on sait que les collectivités ont besoin de penser simultanément l’identité et la relation, et, pour ce faire, de symboliser les constituants de l’identité partagée. Quand je parle de collectivité c’est au sens large, pas seulement au sens institutionnel évidemment. Eh bien la radio locale est là pour ça aussi. Elle symbolise à sa façon de l’identité partagée pour la simple et bonne raison que lorsqu’un auditeur quitte la zone de diffusion de la station il perçoit facilement qu’il quitte le territoire qui l’identifie, ça l’aide au moins à se rendre compte facilement qu’il est ailleurs ; et qu’inversement à son retour ça l’aidera au moins à percevoir qu’il y revient dès qu’il ré-entend la station locale. Voilà pour l’effet minimal.

Quant à ceux qui traversent la région, voici des exemples de la fin 2010: lettre d’un auditeur de Levallois-Perret dans le 92 « Il y a quelques mois, au cours d’un voyage avec des amis dans le nord ouest de la france, j’ai découvert par hasard Radio Univers. La programmation m’a tout simplement simplement bluffé: cela fait longtemps que je n’ai pas entendu une radio locale faire une sélection aussi variée et intéressante. Je vous remercie donc pour votre lecteur virtuel, qui me permet d’en profiter encore sur Paris. ». Ou un mel d’un autre: « bonjour je viens d’entendre la fin d’un morceau qui m’avait l’air bien singulier et la chanson finissait par ces mots « I love you I love you », il était 17h15. Quel est ce morceau ? Bonne journée, Sébastien (depuis Bruxelles) ». Ou celui d’une auditrice de Nantes: « bonjour, de passage à rennes en voiture et cherchant une radio audible ( genre fip), je suis tombée sur radio univers, un grand moment de musique roulante !!! diffusez vous sur nantes ? je vous écouterai bien autre part que sur le net ou ds ma voiture… rien ne vaut un bon canapé et de bonne enceinte pour de la bonne musique ! bravo à vous! ». Ou encore de Nantes mais cette fois-ci à propos d’un podcast « merci beaucoup pour la mise en ligne relative à la venue de Jean-Paul Dollé à Rennes en août dernier. bien à vous ». Etc.

Eh bien pardon! mais cette découverte exprimée à travers ces messages, elle symbolise de l’identité partagée . A égalité avec nos auditeurs locaux. Ni plus ni moins. Je veux dire par là que ces auditeurs de passage, ou à distance par internet, connaissent la provenance de ce qu’ils écoutent, et savent que sur ce territoire-là il se partage quelque chose sans autre raison que le partage d’un univers. Un univers musical et éditorial ouvert.

N’étant ni géographes, ni ethnologues, ni experts en une question quelconque, nous ne saurons le démontrer mais cependant le sentiment de participer à une œuvre collective nous habite. Sur le territoire peuvent y exister des éléments distincts et singuliers mais qui, pour autant que ceux qui y vivent peuvent y reconnaître des repères, ils se doivent d’être définis par une stabilité minimale. Et depuis le temps qu’elle dure (notre radio) elle a pu laisser nombre de traces. Des traces dans l’approche de la vie en cours: « une petite musique va et vient, toujours l’écart nous tente… »

Comme autre élément qui caractérise une radio locale c’est ce qui est donné par la parole et par l’acte de locution. La voix, son accent. Son récit. Et même sans que soit dit un mot. Le troisième élément est celui qui donne la couleur d’antenne, en fait sa couleur musicale, son choix éditorial. La combinaison de tout ça donne une forme. Quelle forme ? Eh bien oui une forme d’identité partagée.

Nouveaux auditeurs, soyez les bienvenus sur Radio Univers 99.9. Nous vous souhaitons de bons moments en notre compagnie.

D.D

Chronique:

Identité : J’ai beau tourner ce mot-là dans tous les sens, je crois que je ne le comprends pas. Peut-être simplement parce quelque chose comme « contrôle d’identité » bloque dans ma tête toute velléité d’intelligence.

Mais quand ce matin j’ai lu ceci, du grand Roberto Bolano, écrivain argentin : « …aux histoires mêmes qu’il racontait, des histoires insignifiantes et remarquables, des histoires heureuses et inutiles d’où sortait, invaincue, l’essence de l’argentinité », j’ai modifié mentalement la phrase : « …aux chroniques mêmes qu’il racontait, des chroniques insignifiantes et remarquables, des chroniques heureuses et inutiles d’où sortait, invaincue, l’essence de l’argentinité ».Essence, invaincue,c’est ça. Essence, invaincue, aussi pour la radio.

Françoise.

06/01/2011 16:16

Re-Chronique:

 » Opposant l’identité-relation à l’identité-racine, refusant de choisir entre l’évaporé et l’enkysté, loin du commun qui dissout et du chauvin qui ossifie… » Régis Debray, Eloge des frontières.

Françoise.

08/01/2011 10:28


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