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L’espoir que font naître les choses sans importance. N°27.

Écrit par sur 28 mars 2011

 » Il faudrait être fou de ne pas répondre à l’espoir que font naître les choses sans importance. » disait le poète Paol Keineg durant le festival Polyphonie de mars qui s’est tenu la semaine dernière. Oui, il faudrait être fou de ne pas répondre à cet espoir. Et le poète, lui, sait trouver les mots justes pour nous le rappeler. Que sont ces choses sans importances dont il nous parlait ? Précisément, tout ce qui fait le quotidien de chacun, tout ce qui nous permet de vivre : l’air, l’eau, la nourriture, l’amitié, l’habitat… et l’infinité des visages du vivant. Toutes ces choses essentielles qui, dans notre époque de spéculation financière forcenée et d’extension illimitée des profits, sont rangées au rayon des choses futiles et sans importance. Cette poursuite illimitée du profit, qui est le dogme de nos sociétés dites développées, rend aveugle et nous fait prendre des risques collectifs insoupçonnés; des risques que les catastrophes écologiques, sociales ou financières actualisent de manière radicale. Il y a plus que jamais dans ce système capitaliste, qui se donne par ailleurs toutes les apparences de la rationalité, une folie qui le gouverne. Et ces crises répétées apparaissent désormais comme les marques de son effondrement. Aussi renouer avec ces choses, si quotidiennes et banales que nous en avions collectivement détourné le regard, est plus qu’une nécessité, c’est un espoir. Car cette attention à tous ces éléments fragiles qui forment ce dans quoi nous vivons est aussi ce qui fait la valeur. Faire valoir la fragilité de nos conditions de vie et de nos habitats contre la brutalité des valeurs financières et autres « actifs toxiques », là réside sans doute l’espoir. Certes, le monde marche sur la tête mais le printemps, avec ses naissances fragiles, nous rappelle chaque fois la valeur de toutes ces choses sans importances.

M.D