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« radio-univers.com ». N°473.

Écrit par sur 13 avril 2011

Comme cela se laisse percevoir sans peine, le site vient de changer d’allure, une refonte complète, et même de nom puisqu’il devient « radio-univers.com ». Tout n’est pas calé mais ça vient.

Bon, ce n’est pas un chamboulement non plus, c’est devenu moins touffu, on l’a retaillé et réalisé des greffes nouvelles ici et là, puis dégagé des branches mortes, ça va donner de l’oxygène, voilà simplement comme dans un jardin. De surcroît nous avons changé d’hébergeur par souci d’économie et d’autonomie.

Notre politique éditoriale qui vient de loin, reste inchangée: la présentation de la radio et de son accès en ligne, la publication de nos chroniques « hors antenne », de notre rubrique « la pensée,le monde », et de nos podcasts qui cette fois sont plus accessibles à l’écoute par lecture directe et non par téléchargement.

Les titres musicaux diffusés à l’antenne sont dorénavant accessibles par une page appropriée « liste des morceaux diffusés » avec possibilité de recherche journalière. Ce qui devrait satisfaire nombre d’auditeurs en quête de tel ou tel titre diffusé à telle ou telle heure. Il nous manquera cependant les signes chaleureux d’encouragement qui accompagnent ces sollicitations comme celle-ci postée de Dinan et dont nous saluons l’auteur:

» Bonjour,

Je vous fait part tout d’abord de mon plaisir à écouter vos différents programmes autant rafraîchissants qu’instructifs, et cela de façon assidue.
Le seul reproche que je vous fait parvenir est celui de ne pas communiquer la liste des artistes diffusés sur votre antenne via votre site internet.
C’est dans cette optique que je vous questionne concernant un morceau de votre playlist, je l’ai entendu ce samedi 12 mars à 8h40 précise.
J’aimerai tant savoir le nom du groupe l’exécutant, il s’agit d’un morceau composé en large partie de percussions orientales et d’un instrument à corde de même origine.
Serait-ce dans vos moyens de me communiquer la référence de ce titre.

Je vous en remercie par avance.

Continuez ce que vous faites, encore une fois c’est un réel plaisir de vous écouter.

Cordialement »

Bref, tout ce qui de ricochet en ricochet, d’un coup de rame à l’autre, établit des liens est conservé, non seulement avec ses visiteurs et auditeurs, mais aussi avec le monde dont il rend compte.

Voici donc les dernières actualités d’ici-même : toute l’équipe est heureuse de vous annoncer l’ouverture du nouveau site internet de Radio UNIVERS. Vous y retrouverez ainsi la programmation en cours et le « large fleuve du parler » que sont nos chroniques, interviews et autres traces de conférences.

Ici donc la résistance à la blablasphère comme l’évoque Yves Prigent dans son livre récent « Débandade dans la blablasphère » (éditions Calligrammes de Quimper): « Alors c’est l’heure de la résistance ! Affûtez vos mots et vos phrases, plongez dans le flux langagier, parlez dans le souffle en finissant vos phrases avec tout leur équipement sonore et signifiant (adjectif, adverbe, tutti quanti…), passez vos mots à l’acide, faites prendre au langage toutes les positions, de la plus naturelle à la plus osée (métaphore, rupture de ton, déclic paradigmatique, changement de discours), lâcher la bride à votre propos, faites-le ruer et se cabrer, montez-le à cru au travers des grands espaces qu’il baptisera au passage : terre humaine ! Arrivez à bride abattue chez votre voisin, votre lointain, réveillez-le, demandez-lui l’hospitalité, faites-vous connaître, faites-le se connaître, lui parlant, faites-le chanter, il vous enchantera.»

Le neuropsychiatre quimpérois Yves Prigent en appelle à la « générosité verbale ». Il précise : « La critique de la blablasphère n’est pas pour moi esthétique mais éthique, il s’agit de la « vérité du sujet » comme valeur centrale portée par la parole vive. »

Dans le même humus ou presque, j’aimerai citer ce long extrait du philosophe Jean-Paul Dollé au sujet de ce « large fleuve du parler »: « Que ce fleuve flue, voilà le seul problème et le seul impératif pour ceux qui ne se contentent pas de satisfaire leurs besoins physiologico-biologiques pour maintenir la vie de leur organisme, mais qui veulent exister dans le monde. En ce cas, il leur faut prendre longtemps soin et avec grand amour de ce parler dans lequel ils baignent et qui peut se tarir ; il le peut puisque ce milieu dans lequel ils vivent, et se repèrent dans la trame de ce qui leur arrive et qu’ils peuvent transformer en leur expérience, c’est le monde, c’est-à-dire la traversée des objets, des paroles et des actes.

Le monde, autrement dit l’espace dans lequel peut se déployer l’expérience humaine, est précaire. Son existence n’est pas nécessaire à la vie ; ni à son éclosion, ni à son déroulement, ni à sa reproduction. Précaire, il peut disparaître. Durant de longues périodes de la vie de l’espèce humaine, il s’est absenté. Comme l’a rigoureusement démontré Hannah Arendt, c’est même le propre du totalitarisme, en particulier de sa forme extrème, le nazisme exterminateur, que d’anéantir le monde, c’est-à-dire la pluralité des mondes, la pluralité des discours qui le parcourent et des dialogues, des entretiens par quoi le mien et le tien se constituent, se rencontrent et oeuvrent ensemble à l’édification commune.

Si le soin et l’amour portés au « large fleuve du parler », qui existe bien avant que nous naissions mais dans lequel nous pouvons nous immerger, viennent à manquer, alors il n’y a plus de fleuve, plus de langage, mais le risque du silence et de la nuit. Le monde s’obscurcit, et nous rentrons, pour reprendre l’expression de Bertolt Brecht, commentée par Hannah Arendt, dans les « sombres temps ».

« Le ressentiment de la volonté contre le temps et son il était » est consubstantiellement haine du langage ou, plus précisément encore, de ce qui veut et quelque fois peut se porter au langage, la pensée. » (Le Territoire du rien ou la contre-révolution patrimonialiste-Editions Lignes ).

Bonne visite !

D.D


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