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Vive la pluie! N°530

Écrit par sur 16 mai 2012

Oui, bon, j’ai aussi suivi comme un couillon presque toute la journée de l’investiture présidentielle. Bon, faut dire que ça pleuvait et caillait dehors. D’accord, je suis en congé pour bosser à la maison. Quel printemps! Prêt à gâcher ces heures de vacances. Mais pas fou, j’ai préféré voir l’Investi se faire asperger, penser que ça doit procurer quelques émotions que de se montrer dès le départ comme un Président stoïque qui s’mouille du slip aux chaussettes, se dire que sous ce grand porche à courants d’air (Arc de Triomphe) c’est sûr que tout président lavé-qui-patauge qu’on soit, on doit se les cailler dégoulinant comme une serpillière accrochée à son balai brosse. Quand le temps se gâte, côté des poumons, pas bon. Pourtant il gardera voix not’François! Voilà, les grands moments de la cérémonie, ça incite à penser quand même un peu.

Et puis saisir les émotions sur les visages de Ségolène, les partager à deux doigts d’y aller de sa larme. Bon, faut dire que le prétexte de rester sans rien faire ce jour d’investiture est bien « normal »: ça n’arrive que tous les 31 ans! Alors profitons-en. Oui…on a confiance ! « Normal »! D’autant qu’à la télé ça rappelait les images du Tour de France, et aussi parce qu’on revoyait ce Paris-qu’on-aime vu d’en haut. D’autant que j’ai pu m’apercevoir que nous sommes passés plusieurs fois à pied aux abords de l’Elysée sans le savoir ni la rechercher. C’est du propre! Vu le peu d’intérêt. Ceci-dit à quoi bon puisque ça semble en parfait état. Bon, l’amie Françoise de Lieux-dits, soucieuse du patrimoine national et donc d’étanchéité , qui a bien regardé la toiture de l’Elysée me dit qu’elle est faite comme la mienne: « des plaques de zinc. C’est la preuve. » Dit-elle.

Qui me dit aussi: « Hier, oui, presque larme, voir même yeux bien mouillés devant l’étreinte fraternelle avec Mauroy, l’émotion de Delanoë, le regard et la bise à Ségolène, les yeux rougis de Martine Aubry (qui pleure hier, rit aujourd’hui dit le dicton, pas sûre en ce qui la concerne !)…les mains tendues dans la foule…et une vilaine petite voix me disait « hé ! patate, ça te va bien de te moquer des English et de leur culte imbécile pour leur Reine et leur Reinette…mais là, devant le carosse z’hybride du François, t’es pareille !!!! »…Alors oui, sommes-nous toujours un peu fleur-bleue (c’est l’époque ou le myosotis envahit le jardin) et aimons-nous les belles histoires…peut-être aussi étions-nous saturés, fatigués par la haine distillée par la clique précédente depuis cinq années et aspirons-nous simplement à un peu de calme, un peu de fraternité comme le scandait si mal Ségolène il y a quelque temps…peut-être, rendons-lui cet hommage, avait-elle perçu avant tout le monde la violence, la haine, oui, j’y reviens, que nous allions subir pendant cinq ans, simplement ça, un peu de calme, de dignité et d’amitié. Dac ? » Travaille bien l’amie Françoise. Je vois.

Eh puis, les emmerdes commencent pour not’Président plus épanoui que jamais avec sa charmante compagne, il y a de l’aléatoire dans l’air. Lui, Président! A lui donner la colique. Foudre qui s’abat sur l’avion, sensation trop éprouvante d’être ainsi coincé en l’air quand ça sent la poudre de Jupiter en prélude à cette soirée de bienvenue aux asperges avec Angela, elle, aussi sèche qu’une saucisse sèche branlante depuis le scrutin de dimanche…Hum! mauvaise pente? Donc, chouette l’aventure continue. Ah! une bien belle journée! Sais pas si après avoir bouffé et bu à l’allemande -si l’on s’en réfère au vocable diplomatique: « rencontre plutôt cordiale et réussie »; « un homme modeste et réfléchi »- l’François penchait dangereusement à son retour au bercail. Ben oui, dans pareille occasion faut négocier comme on peut. Mais la presse étrangère voit en M. Hollande un président « sobre » et… « étanche ». Dont acte. A leurs yeux.

Bon, maintenant la fête est finie. Alors en toute logique, reprenons le fil de la question. Pour régler nos dettes, des mesures d’austérité sont à l’oeuvre. D’où croissance zéro, d’où chômage, d’où creusement de la dette, d’où nouveau tour de vis sur l’austérité, d’où plus de chômage, d’où plus de creusement, d’où…Etc. Processus sans fin. Réglé comme du papier à musique. A l’allemande! Quel monde!

Tout ça sans justice, avec des riches qui s’enrichissent et des fauchés sur lesquels on tape encore plus fort. Formule grecque: droits sociaux abolis, toujours les mêmes qui paient, 600 € par mois pour salaire. Etc. Du coup, jamais la situation n’a autant ressemblé aux années d’avant-guerre consécutive à la crise de 29. A un point tel que les mesures d’austérité de l’une et l’autre crise se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Du kifkif-bourricot! (adaptation d’une expression arabe, « pareil à l’âne »).

Alors? La clé pour s’en sortir viendrait d’une reprise de la croissance. Ce qui signifie emprunt. Emprunt européen. Bon, apparemment hum! faut y croire. Parce que sans gouvernement européen, il y a des doutes. Donc, seul un gouvernement européen pourrait le permettre. Problème, c’est mal barré pour le créer à la même vitesse que l’on se doit d’éteindre un feu. Car feu il y a! Faut comprendre: la chose se fait en temps réel. Les Grecs s’impatientent. Mon sentiment c’est qu’ils ont tendance à dire qu’il est bon de changer de vitesse, des fois.

Alors? Ben, pour l’instant je ne fais qu’ajouter mon commentaire assez banal vu qu’il y a des gens qui en ont fort bien parlé depuis pas mal de temps. Mais il paraît qu’on peut apprendre à devenir ventriloque. P’t’être bien qu’une fois bien formé ça s’appelle économiste. Bon, au moins, sur ce site au moins nous en avons parlé. Au moins. Je crois qu’on a même ajouté qu’il faudra réapprendre à bouffer, à restituer. Amaigrissement probable. S’agira pas de claquer à cause d’un rhume. J’exagère? Va te faire voir chez les Grecs!

Alors? Ben, d’abord c’est nul. Cette conception de gouverner comme on gère une société anonyme, a montré maintes fois ses limites. Démocratie zéro? Va te faire foutre! Eh oui, voilà, on ne peut pas dire qu’on peut administrer les hommes comme des choses. Les hommes, ce sont aussi des passions : de la haine, de l’amour, de la solidarité, de la justice… Et on ne peut pas dire uniquement que les faits humains sont des choses.

Il faut être beaucoup plus souple, savoir faire venir les choses à soi, ne pas avoir une vision préétablie. Il y a des gens qui en ont fort bien parlé, parce qu’ils ont été les contemporains de phénomènes tellement énormes qu’ils n’ont pas pu ne pas se dire qu’il fallait en tenir compte. Je parle de ceux qui ont connu les horreurs de la guerre.

Celui qui en a le mieux parlé, en France, c’est Edgar Morin. Il affirme qu’il y a de l’aléatoire. J’aime bien ce terme parce qu’il y a souvent une surprise au bout. Pour Edgar Morin, il faut fonctionner dans l’incertitude mais, plus encore, il faut l’enseigner. Qu’est-ce que cela peut vouloir dire que, justement, on ne sait pas ?

Et pourquoi pas répandre des graviers dans la cour? Comme dans la cour de l’Elysée. J’ai vu. Façon grains de sable. Pour ralentir les transactions. Ainsi j’ai entendu l’autre jour parler avec flamme Pierre Rosenvallon. Il disait qu’une toute petite solution technique pouvait avoir un impact majeur. Il n’avait lui que ça dans sa brouette à solutions. Interdire les transactions financières permanentes (voir le trading haute fréquence qui peut atteindre jusqu’à 1000 exécutions de transactions par seconde). L’historien pense que les nombreuses transactions chaque minute en bourse profitent à la finance et que leur remplacement par une seule cotation par jour pourrait apporter des améliorations considérables au pays….Paraît qu’il suffit que ces moyens techniques soient intégrés aux normes comptables internationales (IAS). Pas con! Pas casse-pied. Le problème? Je me parle tout seul, en m’engueulant: mais qui le décidera? Dommage qu’il n’a pas dit qu’il ne sait pas. C’est un peu comme ici, ou ailleurs, quand les gens attendent la pluie. Vive la pluie!

Bon, à l’heure qu’il est, eh bien, après avoir suivi comme d’autres couillons l’investiture, j’ai aussi apprécié avec un grand plaisir le discours du François qui ne reconnaît RIEN à son prédécesseur… Énoncé proche du rictus. Bravo l’artiste! Grosse page tournée. Sale temps d’investiture. A vous les studios!

D.D


Les opinions du lecteur
  1. Françoise   Sur   19 mai 2012 à 6 h 52 min

    Juste un autre petit grain de sel: Télé encore: Hollande/Obama. Ces nouvelles images me font prendre conscience à quel point j’avais honte lorsque je voyais l’autre (en minisuscule) gesticuler auprès d’Obama. Et auprès d’Obama particulièrement, il faisait son guignol, attitude
    grotesque et servile…Il m’est arrivé de rougir devant ma télé, je sentais soudain mon visage s’empourprer…Là je suis tranquille. Tout simplement apaisée et tranquille.

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