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Xiao Xiao et Zheng Xiaoqiong, voix nouvelles de la poésie chinoise.

Écrit par sur 30 novembre 2022

Capture d’écran 2018-07-03 à 14.29.10L’édition 2018 du festival des Polyphonies organisé par la Maison de la Poésie de Rennes, accueillait en mars dernier deux poétesses chinoises de renom : Xiao Xiao, poète et peintre, et Zheng Xiaoqiong, poète-ouvrière, qui sont toutes les deux nées dans Le Sichuan, province grande comme l’Espagne et peuplée comme l’Allemagne.

Xiao Xiao édite en 1993 la série d’ouvrages « Chroniques de la poésie moderne chinoise ». Parmi ses principaux ouvrages, on peut mentionner le long poème « Elégie pour un autre monde », considéré comme une œuvre emblématique de la poésie féminine chinoise des années 1990. Elle vit aujourd’hui à Pékin.

Zheng Xiaoqiong, poétesse-ouvrière a quitté sa province pour trouver un emploi dans les usines de Dongguan en 2001. Elle a commencé à écrire de la poésie durant les 6 années où elle a travaillé dans une usine de pièces informatiques. A la surprise générale, elle a décroché en 2007 le prix littéraire décerné par Littérature du peuple. Elle se distingue par son « Esthétique du fer« , une métaphore qui renvoie à la dureté d’une vie froide et sans merci.

Extrait ci-dessous d’un article du Courrier International sur les poètes-ouvriers paru en 2017, dans lequel Zheng Xiaoqiong est citée.

« Chine. Poètes à la chaîne« 

La journée, ils sont soumis à des horaires infernaux en usine. Le soir, sur leur téléphone portable, les migrants chinois racontent en poèmes la face sombre de l’essor économique du pays. Voici leurs mots. Difficile d’imaginer un endroit au monde où devenir poète soit considéré comme un changement de carrière pertinent. A fortiori dans le cas des Chinois les plus défavorisés qui essaient de se faire une place dans la ruche des zones économiques spéciales [des zones franches industrielles, destinées à attirer les investissements étrangers (…)

(…) La migrante Zheng Xiaoqiong, qui a travaillé des années dans une usine de moulage puis comme opératrice sur poinçonneuse, figure parmi les meilleurs auteurs du recueil. Elle se distingue par son “esthétique du fer”, une métaphore qui renvoie idéalement à la dureté d’une vie froide et sans merci. La parfaite symbiose physique et intellectuelle qu’elle crée entre l’homme et le métal saute aux yeux dès les premiers vers de son poème Langage.

Je parle ces langues couvertes de graisse et aux angles coupants,
La langue de la fonte – des ouvriers silencieux,
La langue des boulons bien serrés, du pliage des tôles et de la mémoire,
Une langue comme des callosités aux mains,
La langue des gros sanglots, du malheur, des souffrances, de la faim,
La langue des salaires en retard, des maladies professionnelles, des doigts brisés dans le
grondement des machines,
La langue des soubassements de la vie,
Les tristes langues des noirceurs du chômage, des fissures suintantes du béton armé,
Je les prononce tout doucement
Dans le grondement des machines. (…) »

Zheng Xiaoqiong, poète – « Langage ».

Lecture de poèmes en chinois et en français (Traduction Chantal Chen-Andro).

Prise de son et mixage Radio Univers.


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