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« À Gaza, y a-t-il une vie avant la mort ? » N°1205

Écrit par sur 18 juin 2025

Heureuse de faire voyager ses auditeurs par la musique, Radio Univers l’est pareillement à propos des lectures de poésie qu’elle diffuse quotidiennement depuis des lustres. Demeurant attentive au cœur battant de la création musicale mondiale comme de son pendant en mots et livres, de ce fait la teneur tragique des propos de La Chronique d’ici-même de ce jour n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe.

Cette année, le marché de la Poésie de Paris qui vient de commencer ce mercredi et dure jusqu’à dimanche place Saint-Sulpice à Paris (6ème), a pour invitée d’honneur de l’édition 2025, la Poésie Palestinienne. Elle l’est à l’initiative du poète, romancier, essayiste, dramaturge et traducteur Abdellatif Laâbi, prix Goncourt de la poésie 2009 et auteur du livre « Anthologie de la poésie gazaouie d’aujourd’hui » aux éditions Points. Il était temps.

Car plus que jamais face à l’inhumanité – deux millions de personnes campent parmi les décombres ou à ciel ouvert- il est urgent que les poètes se réapproprient la place publique. Les uns pour crier leurs témoignages, les autres pour les dire. Car chaque jour, des dizaines de Palestiniens sont tuées ou blessées par des obus, des missiles, des drones, des bombes et des balles israéliennes. Pour reprendre les mots poignants d’habitants: « Ils bombardent les rues où les enfants mendient pour de la nourriture. Ils bombardent les lignes où les mères attendent la farine. Ils bombardent la faim elle-même. Pas de nourriture. Pas d’eau. Aucun monde au-delà de cette cage de cadavres, de ruines et de poussière. L’étouffement. « There is no internet. » Pas de signal. Réduits au silence. » Comment faire savoir pour que le monde sache ce qu’il a choisi de ne pas voir ? – relire là.

Car plus que jamais dans cet abattoir humain qu’est Gaza, il est urgent d’affirmer et rétablir la vérité. Par le témoignage qui est une prise de parole, et une prise de parole s’opère ici dans un écrit clarifié. Pour pallier le reportage journalistique réduit au silence – « En un an et demi de conflit, près de 200 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne » (source Reporters sans frontières) – relire ici.

Le témoignage n’est pas un discours, c’est celui qui raconte sa journée, a vu, vécu, ressenti ces événements et les décrit. Seule la perception des faits l’amène à dire, elle est la cause de son dire. Il ressent plus qu’il ne voit, et ce qu’il dit passe par ce qu’il ressent, la souffrance commune. D’où la présence du « Nous ». Des mots pour dire qu’ils sont la trace, l’empreinte d’une terrible souffrance commune.

Puissent autres lieux et places faire cause commune, comme en un autre temps savait le faire la Maison de la poésie de Rennes en nous embarquant à bord de péniche, thématiquement et visuellement – Festival des Polyphonies et Festival Déklamons -lire ici. Quand, entre autres, fut invité Abdellatif Laabi – à réécouter l’entretien qu’il nous avait accordé à cette occasion, ici.

En entrée de jeu de l’Anthologie, il y a cette question « Gaza, y a-t-il une vie avant la mort ? « . Abdellatif Laâbi, pour qui La poésie est invincible  (Le Castor astral, 2020), la pose d’emblée et la met au centre de la place. Pour lui, c’est sa fonction. Ainsi douze poétesses comme Jumana Mustafa (photo ci-contre) et poètes Palestiniens y disent jusqu’à dimanche l’enfer des Gazouis, leur extermination dans l’indifférence du monde, et la découverte des injustices faites au peuple palestinien. Mais aussi sa détermination à rester sur sa terre. Voir présentation et programme ici.

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Ce qui a été dit et écrit ici-même autour d’Abdellatif Laâbi, et de la Palestine. Ainsi que de nos entretiens avec les poètes.

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