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« Animal !? », animalités. N°1214

Écrit par sur 21 août 2025

Comment donc, compte-tenu de la série que propose Radio Univers à consulter ici, La Chronique d’ici-même ne pourrait-elle pas se réjouir de l’exposition « Animal!?« , qui se tient à la fondation Leclerc de Landerneau tout cet été ?

« L’Idée que l’humain participe de l’animalité, mieux, qu’il appartient physiquement au règne animal, n’a pas attendu la théorie darwinienne des origines pour s’imposer à la pensée : elle était déjà aussi familière à Aristote qu’à Limé; son évidence découle de l’anatomie. Selon cette dernière, l’homme est un animal vertébré, à sang chaud, un mammifère placentaire, et une comparaison morphologique plus poussée le range déjà, avec ou sans théorie des origines, dans une famille animale déterminée, les primates, ou du moins au plus près de ceux-ci. Cette reconnaissance du fond commun n’a jamais empêché de différencier en même temps l’homme de toute forme d’animalité pure, donc de distinguer en lui le transanimal et d’y voir précisément son essence propre.  » écrivait Hans Jonas dans « Evolution et liberté« , ce penseur du Principe responsabilité.

Premier pas vers le Principe de précaution qui, quoi qu’inscrit dans notre Constitution, vient d’être passé au gyrobroyeur du pré-putsch de l’agro-business de ladite loi Duplomb. L’éradication sans complexe du vivant étant devenu la norme.

C’est bien justement en transanimal et précisément en raison de son recours au langage vis à vis de cette animalité – pour Aristote, l’homme est « l’animal qui possède le langage (ou encore la raison)- que les humains ont une place à part parmi les vivants et doivent l’assumer. C’est là que l’entreprise avance masquée, car la machine d’extinction va bon train. Dans les dérèglements et ses outrances, cet homme-là ci-nommé le transanimal, capable du meilleur comme du pire, aura atteint les limites du langage face à la catastrophe environnementale qui se profile et se confirme chaque jour en tout point du globe.

Reprenons alors le meilleur : Le Principe responsabilité. L’assumer, mais comment ? De ce que nous en dit l’anthropologue écossais Tim Ingold dans « Le Passé à venir. Repenser l’idée de génération« , il s’agit de l’assumer par « l’établissement de relations durables de convivialité, de vivre ensemble, qui permettent à des créatures de différentes sortes de mener leur propre existence tout en restant attentives et sensibles aux comportements des unes et des autres« .

Quel rapport avec cette grande exposition Animal !? Tout. En fait, dans celle-ci il y est montré en 150 chefs-oeuvre – les plus grands, des tableaux, sculptures, dessins, installations- la place de l’animal dans les représentations artistiques. Lesquelles perdurent depuis l’art pariétal jusqu’à nos jours. Pour sûr, n’y voir pas pour autant quelque chose d’archi éculé, car il n’y a peut être pas mieux qu’au regard de l’animalité pour penser le Passé à venir.

Mais de tous ces chefs-d’oeuvre, de Véronèse à Louise Bourgeois, de Goya à Giacometti, Kandinsky, Matisse, il suffit d’en parler pour voir réapparaître ce corps d’homme nu à côté de son chien étendu près de lui. Ce tableau de Lucian Freud, un artiste majeur, d’un réalisme spectaculaire, qui érige la véracité charnelle des corps, sans sublimation, sans corrections, en œuvre d’art à part entière. « Je veux que la peinture soit chair », disait-il.

Osons alors quelques hypothèses allant vers ce que postule Ingold. Dans cette expo, la formulation de l’anthropologue écossais y résonnerait-elle ? L’une des affichettes, reproduite ci-contre, qui accompagnent l’expo, y répond pleinement. 

D.D

 

 

 

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Tim Ingold.


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