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Bavière. N°438.

Écrit par sur 13 août 2010

A la table d’une terrasse d’un restaurant de Bavière l’autre soir, Maryvonne me demande: « Qu’est-ce qui t’a marqué à Dachau? » Je lui réponds immédiatement: « la propreté! comme une usine propre. » Nous revenions de visiter le camp de concentration de Dachau distant de quelques kilomètres de Munich.

« Les chambrées avec ces lits superposés, alors que des centaines de déportés ont été entassés là, sont restées propres, je veux dire sans traces, sans marques, sans griffures! Le parquet est en bon état. Je veux dire par là qu’il y avait alors pour les gardiens de ce camp un souci de maintenir propre cette usine! » Peut être avait-il déjà une charte Qualité à suivre. Sur un panneau d’information pour visiteurs est écrit en allemand et en anglais qu’il ne fallait pas qu’il y ait une tache au sol sans quoi les gardiens du camp étaient fous de colère.

Ce qui m’a frappé aussi ce sont les plans de l’usine, plans d’architecte à partir de ce que l’on appelle aujourd’hui une étude de programmiste afin de prendre en compte la fonctionnalité du lieu. Sur le portail d’entrée du camp est inscrit en fer forgé le fameux slogan: Arbeit macht frei (Le travail rend libre). Dans ce camp de travail s’alignaient des rangées de baraquements qui ressemblent pour ceux qui restent à de banales salles de classe préfabriquées.

Je situe le contexte: la Bavière est une région si propre, si riche, si bien rangée, que la vie y paraît calme, respecteuse. Les gens apparaissent ainsi. Elle est aussi très religieuse avec un catholicisme puissant, et une vraie culture de la tradition notamment vestimentaire des costumes bavarois dont l’utilisation n’est pas folklorique comme ailleurs mais bien présente de nos jours dans la « vraie vie » comme en témoignent le grand nombre de commerces et de rayons de grandes surfaces dans lesquels s’achètent les culottes de cuir pour les hommes et les amples robes au décolleté pigeonnant, cintrées à la taille que les femmes portent avec un petit tablier . Mythe et religion. Richesse, ordre et propreté. Comptabilité bien tenue.

Du balcon de la grande brasserie de Munich dans laquelle l’on y boit de la bière dans la liesse, Hitler y exaltait la race allemande. En Bavière je n’ai pas vu de métissage. Ni même de travailleurs d’origine étrangère. Ni de gens du voyage. Dans la campagne je n’ai pas vu d’herbes folles, ni de choses à la traine, ni de construction de bric et de broc. Ni d’inclinaison de toiture qui ne soit pas conforme. Rien ne dépasse. L’herbe y est bien verte en été, les grosses cylindrées y sont toutes rutilantes et les maisons très spacieuses.

D.D


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