« Guy Le Querrec a l’œil splendide… » N°1203
Écrit par admin sur 4 juin 2025
À l’heure qu’il est La Chronique d’ici-même avoue éprouver une certaine émotion devant le document d’archive ci-dessus, une photo publiée dans un Le Monde Dimanche du 8 août 1982 récupéré dans un grenier. Guy Le Querrec y met en boîte gentiment la musique traditionnelle bretonne, celle de sonneurs en pied de bar.
Le grand écrivain Jim Harrison a préfacé en 2001 son livre Sur la piste de Big Foot avec ces mots : « Guy Le Querrec a l’œil splendide mais impitoyable d’un tragédien… Ces photos allumeront un feu dans votre esprit, un feu qui durera toujours si vous êtes un être humain digne de ce nom ». Ceci pour un reportage photographique en noir et blanc afin de commémorer le centième anniversaire du massacre par l’armée américaine de plus de 300 hommes, femmes et enfants sioux regroupés autour de leur chef, Big Foot, à Wounded Knee (Dakota du Sud) en 1890. Commémoration au cours de laquelle quatre cents cavaliers lakotas (Sioux), ont refait le trajet de leurs ancêtres. Dans sa préface, Jim Harrison y dénonce violemment l’oubli et la non-reconnaissance des massacres des Indiens par les États-Unis et cite Brecht : « Celui que tu veux détruire, commence par le faire passer pour un sauvage. » Formulation on ne peut plus d’actualité.
Car si Le Querrec est surtout reconnu pour ses photographies de grands musiciens de jazz – ayant accompagné entre autres, Aldo Romano (batterie), Louis Sclavis (clarinette et saxophone soprano) et Henri Texier (contrebasse) pour un album-concept associé à un livret des photos Guy Le Querrec, Carnet de routes (1995) qui est devenu l’un des plus gros succès du jazz français, voire européen, puis pour un second du même tabac sur les routes de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique du Sud, Suite africaine (1999)-, de même en terme d’archives photographiques, il est inmanquable de préciser pareillement l’existence de Guy Le Querrec en Bretagne qui retrace 40 ans de photographies d’une Bretagne.
Celles y figurant sont extraites d’un corpus de plus de cinq milles photos réalisées en Bretagne entre 1965 et 1980. Il est dit « Ces photographies pour la plupart inédites mais dont certaines sont aujourd’hui des icônes. » Pour l’heure, La Chronique ignore si cette archive ci-dessus l’est.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Jim Harrison et d’ Aldo Romano. Ainsi qu’autour de la photographie.