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Quand le chant se lève. N°1226

Écrit par sur 12 novembre 2025

Dans ce pays en guerre où les médias indépendants n’existent pas. Sous ce régime de « la verticalité de la peur  » qui entraîne ce pays vers une régression à l’infini, pouvons-nous d’ici même penser ce que signifie « chanter librement  » dans ce pays là ? Par des chansons qui rendent la pensée possible ? Pour crier « l’impossibilité  » de ce que chacun sait, chacun sent ? Mais une faille a été ouverte. Par une jeune musicienne de rue qui brave l’impossible.

A Saint-Pétersbourg, trois jeunes musiciens de rue qui forment le groupe « Stoptime », dont sa  jeune chanteuse russe Diana Loginova, alias Naoko, elle a 18 ans, ont osé reprendre une chanson pacifiste « You’re a Soldier  » de l’artiste russe interdite exilée en Lithuanie, Monetochka. Dont les paroles comprennent celles-ci : « Tu es un soldat, je vois dans tes yeux que tu as été là-bas / Tu sens le sang, tu n’es rien d’autre qu’une cicatrice / Tu siffles comme le vent dans la steppe.« 

Après leur arrestation, des poursuites ont été engagées contre Naoko pour ces chansons, interprétées en places et rues, en vertu de la loi contre le fait de « discréditer » les forces armées russes. Des charges plus lourdes que l’amende et ces deux semaines de peine de prison qu’elle vient d’effectuer, pèsent sur elle pour avoir organisé un « rassemblement de masse » illégal en lien avec l’une de ses prestations devant une station de métro de Saint-Pétersbourg.

A la suite à quoi, malgré les risques, un vaste élan de solidarité s’est alors déclenché à Saint-Pétersbourg, Moscou et dans d’autres villes, où des manifestations individuelles se sont organisées, entraînant d’autres artistes de rue à publiquement exprimer leur solidarité avec elle. Et dont les tracts portent le slogan « La musique n’est pas un crime ».

Leurs vidéos, accompagnées du hashtag #svobodunaoko, cumulent des centaines de milliers de vues et inondent TikTok  etVenant d’une nouvelle génération consciente d’être broyée par une peur omniprésente dans la société russe, pareil écho à cet « exemple » déborde la seule musique. Fort légitimement puisque, par nature, la musique est conçue pour des destinations sociales. Elle est un moyen au service de fins. Quand Socrate entend en songe l’injonction « Socrate, fais de la musique ! », il lui donne comme première réponse que la philosophie est elle-même une musique.

En cet après-11 novembre de commémoration de la fin à cette autre grande boucherie – lire ici, quand ainsi le chant se lève, tout semble faire signe d’un remake à cette autre chanson interdite : La Chanson de Craonne. Et du réel du même coup puisque longtemps les armées française et allemande se sont battues au corps-à-corps : cette chanson qui, en qualifiant les soldats de « sacrifiés », les incitaient à la mutinerie.

« De cette guerre infâme / C’est à Craonne sur le plateau / Qu’on doit laisser sa peau / Car nous sommes tous condamnés / Nous sommes les sacrifiés »

D.D  ici.

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de la guerre 14-18.

 


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