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« Logosphère « . De quoi ce nom est-il le nom ? N°1230

Écrit par sur 10 décembre 2025

Voilà, depuis une dizaine d’années déjà, notre émission d’entretiens s’intitule « Logosphère « . De quoi ce nom est-il le nom ? Il apparaît normal qu’un droit minimal à la connaissance de sa signification soit garanti à nos auditeur.e.s. Dans le strict respect des origines, il doit être possible d’en connaître la raison qui pourrait découler de l’élaboration d’un protocole de communication.

Mais le respect du protocole quelqu’il soit, n’est pas le genre de la maison. Alors le temps est peut-être venu d’affirmer son aspect positif. C’est ce qui amène La Chronique d’ici-même à ce que mentionne Slavoj Žižek, philosophe et psychanalyste slovène, dans son livre « Pour défendre les causes perdues  » (p224/225). Selon lui, « la référence clé est ici Platon – celui, qui, le premier, revendiqua nettement le champ de la rationalité en le libérant des croyances héritées. »

Il poursuit : « Le temps est  peut-être venu d’affirmer son aspect positif « égalitaire-démocratique : dans l’Etat despotique prédémocratique, l’écriture était le monopole d’une élite dirigeante, elle détenait un caractère sacré, l’énoncé « ainsi est-il écrit  » constituait le sceau ultime de l’autorité, le sens mystérieux et présupposé du texte écrit était l’objet de croyance par excellence. La critique platonicienne sert donc ici un double objectif : priver l’écriture de son caractère sacré et ouvrir le champ de la rationalité en le débarrassant des croyances dont il est jonché, c’est-à-dire distinguer le logos (le domaine de la dialectique, du raisonnement rationnel qui n’admet aucune autorité extérieure) du mythos (l’ensemble des croyances traditionnelles) :

« La signification de la critique de Platon est ainsi claire : retirer à l’écriture son caractère sacré. Le chemin de vérité n’est pas l’écriture mais la dialectique, c’est-à-dire le langage parlé qui implique deux ou plutôt trois parties : l’orateur, l’auditeur et la langue qu’ils partagent. Grâce à cette critique, Platon dégagea, pour la première fois dans l’histoire de l’homme, la notion de rationalité comme telle, libre de tout mélange avec la croyance.  » (Moustapha Safouan, Pourquoi le monde arabe n’est pas libre. Politique de l’écriture et terrorisme religieux p111-112).

S’il apparaît opportun de savoir de quoi ce nom Logosphère est-il le nom  – on retrouve là aussi Bachelard pour désigner l’atmosphère verbal de la société contemporaine grâce à l’émission de radio-, son intérêt permet de rappeler que le legs de la Grèce ancienne reste la source incontournable de tout potentiel de politisation démocratique. A défendre farouchement.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour des philosophes. Ainsi que de Logosphère, de l’ Europe, et de Notre histoire racontée.


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