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« Beaux jours » à Bazouges. N°899

Écrit par sur 1 août 2019

Slogan d’appel au public par le Village: « BEAUX JOURS 2019 ». Qui s’accompagne du titre du projet artistique: La présence de l’absence. Enigmatique pour le moins comme invitation à la visite.

Hier, mon esprit s’est mis à turbiner à la lecture du texte ci-dessous écrit par l’écrivain et critique d’art, John Berger. Puisqu’en le pêchant par hasard, il a remis en selle ma visite agréable de cette expo. Stimulant même l’envie d’y coopérer discrètement.

Au nom d’une résonance secrète, car géographique. Mais pas seulement. Parce que ce type de lieux où il est possible d’échapper à la prison du temps moderne, apporte de l’oxygène. A l’esprit comme au corps.

Parce que ce titre intriguant est propre à dépoussiérer ce qui s’est honteusement collé en notre crâne trop docile. Qui a envie de devenir le énième prisonnier d’un monde aux idées restreintes concocté par autrui ?

Rien d’étonnant alors que je donne mon accolade à ce lieu de silence rempli d’attente. Qui aide, en se mouvant à son rythme, à reprendre son souffle. Le travail artistique présenté prend pied sur l’observation délicate de la forêt de Villecartier et de ses alentours.

Puis, me dis-je à moi-même, ce texte donne sens à ce titre énigmatique – ce qui confirme, si besoin est, que le visiteur se fait aussi créateur en donnant sens à ce qu’il voit.

« La complexité des chemins et des énergies qui s’entrecroisent dans une forêt – chemins des oiseaux, des insectes, des mammifères, des spores, des graines, des reptiles, des fougères, des lichens, des vers, des arbres, etc. – est unique. Il se peut que pareille complexité existe dans certains fonds marins, mais l’homme est un intrus récent dans ce milieu alors que, muni de toutes ses perceptions sensorielles, c’est de la forêt qu’il est venu. L’homme est la seule créature qui vit au moins dans deux durées: celle, biologique, de son corps et celle de sa conscience. ( C’est peut-être ce qui lui donne son sixième sens.) Chacune des énergies à l’oeuvre dans cet enchevêtrement de la forêt possède sa propre durée. De la fourmi au chêne. Du processus de la photosynthèse à celui de la fermentation. Dans ce conglomérat complexe de temps, d’énergies et d’échanges, il se produit des « incidents » récalcitrants, des incidents qui ne s’inscrivent dans aucune durée et qui, par conséquent, attendent (temporairement?) entre. Ce sont ces incidents que Jitka Hanzlova photographie.

Plus on regarde ses photos d’une forêt, plus il devient clair qu’il est possible d’échapper à la prison du temps moderne. »

John Berger – Comprendre une photographie, p. 254.

Le Village – site d’art contemporain – à Bazouges-la-Pérouse (35)- est ouvert jusqu’au 1er septembre. Qui ne renvoie pas à la photographe citée par l’auteur, mais à ce projet artistique et poétique décrit ici.

A écouter : « Le Village ». Une cité d’expérimentation artistique située à Bazouges-La-Pérouse (35). Entretien avec David Chevrier.

D.D


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