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Cheminer en paysage-mosaïque. N°946

Écrit par sur 24 juin 2020

De cette chronique-ci suivons-en la trace. Elle relatait une séquence de bonheur très simple : ma découverte tardive de la marche. Sans emballage ni paquetage, ni jacasserie à pas accélérés comme cela se pratique en club de randonnée. Bon, ça me gène d’en parler par rapport aux gens qui n’ont pu quitter les villes, et leur étroitesse d’existence confinée.

J’expose mon cheminement que j’étire chaque jour de plus en plus. Auquel de longues semaines de confinement ont certainement donné, avec mes souvenirs d’enfance retrouvés, une saveur particulière. Déconfiné aujourd’hui, pas question d’arrêter en si bon chemin. Je poursuis donc l’expérience d’un cheminement à pied, hors masques chirurgicaux, qui commence à la porte de la radio.

Ce cheminement s’inscrit dans un paysage-mosaïque (voir photo) d’air, de végétaux, de chants d’oiseaux, d’eau, de sol granitique et mou, et de plantes voyageuses. Où chaque pièce peut servir à tous les usages du chemineau – vagabond ponctuel- enragé de vivre.

Dans une société de plus en plus assise, rivée à ses écrans, dans ces bois-là et ces sentiers vagabonder seul ainsi est, tant qu’il nous est encore permis, rendre hommage à la terre et au ciel, aux arbres, oiseaux, sol de granit, insectes, animaux, champignons, etc. Comme à la mosaïque de couleurs : le vert, l’or (des blés), le bleu et le sombre.

Chaque entité que nous voyons, que ce soit une fleur, une vache, une touffe d’herbe, une ronce, un feuillage, un cailloux, est le centre de tout. Rien de cette scène paysagère ne se situe à la marge. Voici toute une traduction en catégories particulières de ce qu’est l’éternité en terme temporels.

Les pieds sur terre, la distance rapproche au lieu de séparer. Le secret réside dans la manière dont le paysage-mosaïque joue avec la lumière. Une extraordinaire énergie visuelle, la lumière est par endroits éclatante, par endroits opaque. Mais toujours énergie joyeuse quand elle est réfléchie par une eau mouvante, en fossés, mares, flaques, aux scintillements chatoyants.

Le cheminement le long de ce paysage-mosaïque en vagabondage, n’est pas de suivre le droit chemin mais toujours plus ou moins le serpentin. Quand on lève les yeux et qu’on le contemple dans son ensemble, tout ce que l’on voit est calme et, en même temps, tout prend part au mouvement perpétuel. « Tout est transformation. Toujours la vie invente » dit le paysagiste Gilles Clément.

C’est pourquoi chaque entité, chaque arbre, fleurs, vache, pierre, marcheur, pommier, papillon, sanglier, chêne, etc., quel que soit son emplacement et quelle que soit sa taille, devient quand on le regarde, le centre de ce qui l’entoure. Comment fait-on encore pour l’ignorer ?

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Gilles Clément. Ainsi que du versant animal & végétal.


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