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De plain-pied. N°498

Écrit par sur 5 octobre 2011

Paris. Rive droite. Dans le 8ème, hier midi sur le temps de pause. J’ai saisi cette occasion d’un déplacement professionnel pour visiter le quartier du 8ème, Parc Monceau (et son troupeau de joggers essoufflés), boulevard Haussmann, boulevard Malesherbes, Place de la Madeleine, etc. Du moins flâner dans ce quartier cossu d’immeubles haussmanniens en pierre de taille, style, calme, gestion de patrimoine, etc. Qui est celui des haut-bourgeois qui ne connaissent pas la crise. Tous hors décence ordinaire.

A coup sûr, ceux-là de ce quartier à grandes entreprises du secteur bancaire et compagnies d’assurances, n’ont aucune envie d’être délogés du pouvoir. Pour ne pas avoir à partager la crise dans laquelle ils nous ont fichu et dans laquelle ils continuent chaque jour à nous y maintenir en bénéficiant des avantages financiers assourdissants.

Pouvoir reverser des milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, quand ils auraient pu choisir de renforcer davantage leurs fonds propres, ce matelas censé amortir la chute en cas de coup dur, pas de doute à ce pouvoir-là ils s’y accrochent. Les fleurons bancaires français, qui pourraient bientôt avoir besoin d’injections de capital de l’Etat pour tenir debout, ont versé plus de dix milliards d’euros (10,289 exactement) de dividendes depuis le début de la crise. Généralement pas prêts d’admettre l’espace public (qui dans ce quartier semble leur appartenir), le partage solidaire et la démocratie d’implication citoyenne (gens ordinaires de plain-pied dans leur « crise »).

Alors à mon retour, le soir, quand j’entends parlé d’enquête sur la compagne d’un président potentiel…je ne m’étonne pas. C’est un début. En clair ils rentrent en guerre !

N’a-t-il pas eu en 2009, à l’initiative d’Hortefeux alors ministre de l’Intérieur, profitant de la Sainte Edwige, la promulgation de deux décrets créant deux nouvelles « bases de données » destinées à renforcer les moyens d’enquête de la police? Dans le décret, il était écrit : pourra également, « à titre dérogatoire », être fait mention d’éléments à caractère politique, philosophique, religieux ou syndical si y est lié un comportement « incompatible avec l’exercice des fonctions ou missions envisagées ». Avant le passage de ce décret le parlement n’avait pas été consulté.

Si en 2009 ce décret méritait encore le soupçon, eh bien, voilà, à sept mois d’un changement possible de pouvoir …politique, en percevoir ainsi les effets (flicage ou manipulation) aujourd’hui vient confirmer, si besoin en est, le caractère non-démocratique de ce que la République héberge en son Palais (l’Élysée est dans le 8ème): l’ordre sécuritaire et liberticide incarné.

Le tout se mène sous les auspices d’une sécurité présentée comme le premier des « droits ». Telle est la racine de la dérive liberticide. En combattre les manifestations est un devoir. En comprendre les racines est une nécessité. Chez ces gens-là de l’Ile de France Paris 8ème assez outillés, elles passent par la sauvegarde de l’immoralisable capitalisme (comme le constate Paul Jorion : « les décideurs aiment caractériser le critère d’appartenance à leur club en terme de compétence ; [son] expérience de dix-huit ans [l’] a convaincu que ce critère était en réalité d’un autre ordre : la tolérance personnelle à la fraude »), des beaux espaces, de bien belles fortunes et l’arrogance de maîtres.

Et donc la fluidité des échanges (boursiers). Et les modes d’appropriation des fonds publics. Dans ces conditions, quitte à devoir frapper à la porte de l’Etat autant garder l’Elysée (si proche) et son locataire devers soi.

D.D


Les opinions du lecteur
  1. Françoise   Sur   6 octobre 2011 à 16 h 04 min

    Chassez le naturel, il revient au galop…

    Le 8e arrondissement est certes un lieu où réside la haute bourgeoisie (en fait, ce sont principalement des résidences secondaires…) et qui accueille commerces de luxe, hôtels de luxe, banques et lieux de pouvoir (c’est d’ailleurs du pareil au même…) du chic, donc, et du chic qui pue !

    Mais tout ça est tout à fait normal…c’est simplement la roue de l’histoire qui ne tourne pas si vite que ça !
    La preuve :
    Au temps jadis la Seine a quitté ce lieu, elle s’en est allé couler ailleurs laissant un vaste marécage, un bourbier, un cloaque…Il en reste obligatoirement quelque chose !

    Puis au Moyen âge, dans ce 8ème arrondissement, en partie « assaini », mais toujours parcouru par un des plus grands égouts à ciel ouvert, ( Il en reste obligatoirement quelque chose !) seront cultivés des légumes, voire des grosses légumes…grosses grosses légumes dont la descendance tourne autour de 100 000 € de revenus annuels…et dont les rejetons sont bien protégés par le maire qui s’insurge actuellement contre « la théorie du genre », « issue des lobbies homosexuels américains » Pouah ! « théorie qui va, dit Lebel (maire du 8ème) totalement contre dame Nature et risque de perturber les lycéens et des adolescents à la recherche de modèles et de références »…Dame Nature, tu parles ! :Il en reste obligatoirement quelque chose !

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