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L’Etonnant voyageur plus vraiment à la page. N°1049

Écrit par sur 15 juin 2022

Nous avons péché par orgueil en pensant réussir à tout maîtriser. Il y a des siècles, avec peu de connaissances, ce pouvait être excusable, mais aujourd’hui c’est imbécile ».

Isabelle Autissier, navigatrice et romancière – extrait de « Le naufrage de Venise. »

Sous quel angle devrions-nous couvrir par nos entretiens le dernier festival Etonnants Voyageurs ? Face à cette question, nous étions disons embarrassés. Compte-tenu de la disparition de son fondateur Michel Le Bris, qui avait l’art de mettre en résonance le plus grand événement littéraire du pays avec le mouvement du monde. Il y manquait un fil sensible, un fil conducteur.

Sa patte exceptionnelle pour l’ériger si haut était due à une vision d’artiste, d’écrivain, de rêveur. Pas de gestionnaire…

Calme plat, donc. Alors nous nous sommes dit que ce festival qui, comme chaque année, se tient à Saint-Malo durant le week-end de la Pentecôte, avait vieilli. Et que raconter le monde tel qu’en était son manifeste de départ, n’est plus vraiment à la page. Dans l’idée du voyage d’alors, il y avait l’exotisme et la découverte de relations nouvelles. Sa marque de fabrique grand public, c’était ça. Dans ce monde qui vient à nous, ça ne colle plus. Nous sommes passés à autre chose. La vague de chaleur qui bat des records ces jours-ci – avec des températures qui pourraient ici-même atteindre les 40 °C  vendredi-, nous en informe mieux que toute nouvelle publication du GIEC.

J’ai lu : à l’origine, la Pentecôte est une fête agricole devenue une fête religieuse. Elle fut appelée aussi la fête des prémices, Pâques étant la fête des semences.

Quoi de mieux alors qu’un entretien autour des prémices avec la grande navigatrice Isabelle Autissier, engagée avec le WWF ou Fonds mondial pour la nature, dans l’éducation à la prise en compte des éléments climatiques qui nous dépassent. Mais qui nous obligent à agir sans tarder en barrant au mieux afin d’éviter la naufrage. A écouter ici.

Michel Le Bris nous a appris à écouter le monde, à le percevoir nouvellement, et à lui répondre. Alors, peut être à tort, j’imagine qu’il nous aurait amenés à se méfier de la super-militarisation annoncée, bonne pour le commerce des armes, et de l’Union sacrée autour de toute guerre. Bien sûr qu’il faut soutenir l’Ukraine, sans aucun doute, mais l’important était dans le même temps de renforcer ce contre quoi Poutine mène sa guerre, c’est à dire de renforcer la liberté et la démocratie. Et surtout pas de sombrer dans l’autoritarisme, en pente glissante du type « moi ou le chaos », comme on le voit apparaître.

Pour chaque nouvelle édition de son festival, il signait un manifeste. Alors imaginons-le rappelant une nouvelle fois que le vrai voyage, l’Etonnant Voyage, est d’aller vers l’autre. Et que peut être aurait-il dit qu’en terme d’énergie, thème d’actualité, c’est celle de l’énergie sociale dont il fallait se soucier en premier. Celle qui naît de la relation, de l’interaction, et que par conséquent c’est au niveau social que de nos jours les politiques se doivent d’agir.

Voilà ce que nous aurions attendu de lui. Dans cette forme d’hommage que prend ce jour cette Chronique.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour du festival Etonnants voyageurs. Ainsi qu’autour de Michel Le Bris.

 

 

 


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