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« Me ‘zo ganet e-kreiz ar mor. » N°979

Écrit par sur 10 février 2021

C’est bien un univers radicalement opposé au nôtre, et incommensurablement distant de nous (…) Nous nous trouvons là vers la fin du monde reconnu. »

Emmanuel Roy, réalisateur – « Me ‘zo ganet e-kreiz ar mor ».

Peux-tu sincèrement croire qu’un monstre toutes pinces brandies va surgir des abîmes océaniques comme les films d’aventures nous le montraient en noir et blanc ? Une vibration particulière de la mer, puis l’irruption brutale d’une énorme tête de pieuvre géante à la chair visqueuse, effrayante, soustraite d’immenses sanctuaires marins dans les quarantièmes rugissants ? Quand j’écris ces mots je tremble !

Pour échapper à cette fascination paralysante, faire confiance à ce qui émane de ce documentaire bilingue qui nous en apprend beaucoup, fait rêver et déconfine l’esprit. Qui est une sorte d’épisode de la série haletante de l’Odyssée sous-marine de l’équipe Cousteau à bord de la Calypso.

Proche du travail des scientifiques, avec plongée visuelle à l’intérieur d’un monde quasi-parallèle, hors du système solaire « où seules des machines peuvent pénétrer. »

D’où la dénommée Victor, la méduse géante robotisée à bras d’acier et pompe aspirante, pilotée par une équipe de chercheurs en biologie marine d’Ifremer de Plouzané.

Présentation: « 20000 lieues sous les mers, les grands fonds marins restent une /terra incognita/, un mystère que la recherche océanographique tente de percer. Pour transmettre au grand public le fruit de ce travail méconnu, des scientifiques font appel à une compagnie de théâtre brestoise. Le film suit leur voyage en commun, sur le chemin des abysses à la scène. »

Qui nous donne à voir et à penser sur ces  » environnements profonds qui sont menacés. Pour les protéger, ce n’est que par la connaissance qu’on pourra y arriver. » nous dit, soucieuse, Jozée Sarrazin, chercheuse en écologie benthique au département Études des Écosystèmes Profonds de l’Ifremer. Le paradoxe étant que nous connaissons mieux la Lune que ces contrées non frayées où résident des pierres à l’origine de la vie.

Commençons donc, nous dit ce documentaire, par reconnaître que dans ce domaine de l’invisible où nichent les espèces benthiques (de benthos «profondeur» en grec), nous ne savons rien, ou si peu. Constat pour le moins en phase avec ce qui est Covidement advenu. Parallélisme frappant. D’où le recours aux artistes capables de transfigurer, d’en mettre en scène le milieu.

S’ajoute un brin de fierté musicale nous concernant. Participe aussi à l’expédition filmographique, Romain d’ici, par sa création musicale agrémentée du chant traditionnel Me ‘zo ganet e-kreiz ar mor ( Je suis né au milieu de la mer ) fredonné par notre amie chanteuse Sarah Floc’h.

Exceptionnellement, cette chronique sous manteau neigeux ces temps-ci, dans nos moroses journées sans projection en vue si ce n’est qu’être chez soi avant 18 heures, une routine et des règles, invite le regard à se plonger dans ce film d’océan bleu foncé de carte postale. Et ne dit que du bon. Tapi sous couvre-feu, le doc en vaut la chandelle. Tout en invitant, dans le coin de l’écran, à une réflexion plus vaste pour les moins traumatisés du confinement.

D.D

  • Lecture vidéo: pour une version française en lecture, activer le sous-titrage en cliquant sur l’icône Sous-titres (c)

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de chercheurs du fond des mers et océans basés à Plouzané (Brest métropole).

 


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