Belle présence prévenante. N°1228
Écrit par admin sur 26 novembre 2025
Je plante le décor : rejoignant ma voiture parmi tant d’autres sur le parking du supermarché, je découvre ce petit mot écrit au dos d’un ticket de caisse accroché à la portière côté conducteur. Il m’avertit que le pneu arrière droit est à plat. Une présence incarnée qui, en situation, en relation avec quelque chose d’autre qu’elle-même, mais saisie de l’importance existentielle du moment, a compatit à la vulnérabilité, à l’inattendu qu’allait produire ce pneu crevé sur le chauffeur inconnu. Qui, par ignorance, allait en encourir le danger après avoir pris la route.
Dire que ma voiture était au centre de l’attention générale serait hautement exagéré : sur le parking, tous les regards écarquillés sont à l’ordinaire fixés sur sa propre pomme, ses clés de voiture et les courses à charger dans le coffre. Plutôt qu’à visionner, d’une attention prudente les affaires du voisin.
Si bien qu’avec allant et non d’une absurde lassitude, genoux à terre, la manivelle en main à dévisser les goujons et remplacer la roue défaillante par la roue de secours, eh bien cette façon simple de me le faire savoir avec crayon, bout de papier et langage, m’a empli d’une douceur touchante.
Plus qu’une aide logistique, car touché par ce que veut dire concrètement « communiquer « . A partir de ce que cela implique de regarder vraiment, de questionner avec les yeux ce que l’on a devant soi, afin de sauver le moment présent. Les forces de vie sont très présentes.
Par conséquent, à l’ère de la connectivité et de l’I.A intégrée au véhicule, je saisis cette situation apparemment anecdotique, voire « archaïque » penseront certains, pour témoigner du fait qu’il persiste encore des gestes solidaires qui bravent la dislocation du tissu social local. Au sein duquel nos interactions avec les autres sont régies par certaines « mécaniques » externes.
C’est ainsi, par le biais de ces lignes, que j’adresse à cette présence prévenante bien que ni vue ni connue, à l’apparente simplicité en mots et geste, mes plus profonds remerciements.
Et, en quelque sorte, c’est d’une même « présence prévenante », voire singulière et revigorante, dont veut procéder La Chronique d’ici-même. Cette fois-ci en relayant cette nouvelle grande enquête de l’équipe bretonne des journalistes de Splann! :« Dans les lycées agricoles privés bretons, l’agro-industrie s’impose et l’écologie s’efface » – à lire ici.
D.D
Ce qui a été dit et écrit autour du convivialisme et de Splann.