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A ne plus savoir où donner de la tête. N°949

Écrit par sur 15 juillet 2020

« Une température de 34 degrés a été enregistrée ce mardi en Russie, au bord de l’océan Arctique. C’est 20 à 25 degrés de plus que la normale. » – lire ici. Et ceci : « Autre conséquence dramatique du dégel du permafrost : des virus enfouis dans le permafrost. » – lire .

Et c’est ainsi qu’en plus des conséquences peu prévisibles de ce réchauffement, dans le permafrost, se libèrent virus et bactéries.

Bien, nous qui déjà, parce que le ciel est bleu et la mer belle, croyons être passés à l' »après-corona », avec toutes ces mauvaises nouvelles c’est à ne plus savoir où donner de la tête…

Disons que pour l’heure, dans ce monde viral et réchauffé, parlons de ce corona-ci qu’on connaît peu. Du moins, que l’on ne connaît toujours pas. Et de quelle manière !

Ce virus à la dangerosité incroyable qui parasite les corps pour en prendre la direction et en modifier tous ses organes, est un totalitarisme, une pulsion de mort. Le corps, il le dévore et même une fois guéri, le rescapé en ressent la présence.

Donc, encore bravo aux soignants incroyablement exposés qui sauvent la vie. Ce sont de vrais résistants ! Que chacun bénéficie des soins de santé, et que la science sauve des vies ! Pour une société où la vie de tous aura la même valeur.

Mais nous sommes en plein été où rien n’est joué. Toujours pas le moment de le prendre pour un « après-corona ». Pour l’heure, sommes plutôt invités à se préparer à de longues périodes de confinement à répétition. Avec la crainte que les choses empirent.

Car ce que ce corona a révélé, c’est l’existence d’autres virus, idéologiques ceux-là. Ceux du national-populisme, qui ne cesse de prôner une pleine souveraineté étatique. Et que distillent quotidiennement les chaînes de télé en continu, les faux reportages et l’agitation sur internet. Face auquel masques et gels n’ont pas d’effets.

 » Alors que la crise actuelle démontre clairement à quel point une solidarité et une coopération mondiales conditionnent la survie de tous et de chacun, à quel point un égotisme rationnel est la seule attitude valable. » écrit Slavoj Zizek – « dans la tempête virale« . Et le philosophe slovène poursuit « Quant au changement climatique, il est en train de tuer beaucoup plus de gens que la Covid-19, souligne le journaliste Owen Jones, et sans pour autant provoquer de panique mondiale. »

Dans son article publié dans The Guardian, le 5 mars 2020, Owen Jones sous le titre « Pourquoi ne pas traiter la crise climatique avec la même urgence que les coronavirus ? » écrit ceci : « et pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, la pollution de l’air, qui n’est qu’un aspect de notre crise planétaire centrale, tue à elle seule sept millions de personnes chaque année. Il n’y a eu aucune réunion pour la crise climatique ».

Owen Jones poursuit : « Il s’agit d’une urgence mondiale qui a déjà tué à grande échelle et qui menace d’envoyer des millions d’autres personnes dans les premières tombes. À mesure que ses effets se répandent, elle pourrait déstabiliser des économies entières et submerger les pays pauvres qui manquent de ressources et d’infrastructures. Mais c’est la crise climatique, pas le coronavirus. Les gouvernements ne mettent pas en place de plans d’urgence nationaux et vous ne recevez pas de notifications en mode « push » transmises sur votre téléphone, vous alertant de façon haletante des rebondissements et des développements dramatiques, de la Corée du Sud à l’Italie. (…)

« Alors que le coronavirus est naturellement traité comme un danger imminent, la crise climatique est toujours présentée comme une abstraction dont les conséquences sont à des décennies de distance. Contrairement à une maladie, il est plus difficile de visualiser comment la dégradation du climat nous affectera chacun en tant qu’individu. Peut-être que lorsque des incendies de forêt sans précédent ont englouti certaines parties de l’Arctique l’été dernier, il aurait pu y avoir une conversation urgente sur la façon dont la crise climatique alimentait les conditions météorologiques extrêmes, mais il n’en a rien été. En 2018, plus de 60 millions de personnes ont souffert des conséquences des conditions météorologiques extrêmes et du changement climatique, dont plus de 1 600 ont péri en Europe, au Japon et aux États-Unis à cause de vagues de chaleur et d’incendies. Le Mozambique, le Malawi et le Zimbabwe ont été dévastés par le cyclone Idai, tandis que les ouragans Florence et Michael ont infligé à l’économie américaine des dommages d’une valeur de 24 milliards de dollars (18,7 milliards de livres sterling), selon l’Organisation météorologique mondiale.(…)

Les pandémies et la crise climatique peuvent également aller de pair : les recherches suggèrent que les changements de modèles climatiques peuvent pousser les espèces à des altitudes plus élevées, les mettant potentiellement en contact avec des maladies pour lesquelles elles ont peu d’immunité. (…)

Une action urgente pour prévenir une pandémie est bien sûr nécessaire et urgente. Mais la crise climatique représente une menace existentielle bien plus grave et plus mortelle, et pourtant le même sentiment d’urgence est absent. Le coronavirus montre que c’est possible, mais il faut pour cela de la détermination et de la volonté, qui font cruellement défaut lorsqu’il s’agit de l’avenir de notre planète. »

Sept mois après son apparition en Chine, l’aggravation de la situation du coronavirus a conduit l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à hausser le ton ces derniers jours. « Trop de pays prennent la mauvaise direction. Si les principes élémentaires ne sont pas suivis, cette pandémie ne pourra aller que dans une seule direction. Cela va aller de pire en pire ». Ce mercredi 15 juillet, le bilan du coronavirus dans le monde s’établit à plus de 570 000 morts. 

Face à ce simplisme des gouvernements nationaux, une chose est certaine : se confiner, seul avec soi-même, derrière ses fenêtres, ses rideaux et ses écrans, comme de maintenir la distance physique, ne sera pas suffisant. D’autres gestes barrières nous sont indispensables.

Bref, pardonnez-moi ce rappel de mauvaises nouvelles. Mais fragiles, pris dans la tempête, c’est à ne plus savoir où donner de la tête !

D.D

Ce qui a été écrit et dit ici-même autour du Chaos climatique.



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