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« Anatomie d’une chute ». N°1114

Écrit par sur 13 septembre 2023

« Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple. »

Est-ce un accident, un suicide, un crime ? De la banalité d’un couple aux relations difficiles, parfois tendues, dans l’insondable des rapports humains, il faut néanmoins « solutionner » la question. Un bien vilain mot pour dire la raison d’être de la Justice. Qui est de « solutionner » car il n’y a pas de place au doute.

Alors quand celui-là persiste, quand chacun chacune y va de son interprétation des faits, s’essayant à tout quand l’interrogatoire aux manches bouffantes bascule, rendre justice avec précision c’est s’immiscer cruellement dans l’intimité, disséquer la personne, cible de tous les regards, de tous les soupçons jusqu’à la plus précieuse partie de son existence. D’autant que Sandra n’est pas du coin, mais allemande s’exprimant en anglais car elle parle mal le français.

Quand j’ai vu ce film qui a reçu la récente Palme d’or à Cannes, entendez Anatomie d’une chute, de Justine Triet – la cinéaste qui, suite à sa déclaration lors de la remise du prix, fut couverte d’invectives pour avoir défendu l’exception culturelle française et les manifestations contre la réforme des retraites-, c’était un lundi au cinéma associatif de Combourg. Et moment rare, malgré que cela soit un lundi, étonnamment la salle était presque pleine à craquer.

Voyez comment tout change ici-même. Dans un premier temps, après l’avoir vu, j’ai pris le parti de m’abstenir d’en faire une chronique. Parce qu’il est très difficile à décrire. Et parce qu’il m’a ému. Parce que je ne possède pas toutes les clés pour en juger. Devant l’écran, je me suis laissé guider par des mouvements infimes et précis, un regard du coin de l’oeil, un port de tête, la parole contre parole, la psychologie des personnages, les allers-retours d’un visage à l’autre, et la finesse absolue de Sandra Hüller, l’actrice formidable qui porte ce film. Lui même étant un portrait de femme dont l’intimité est jetée en pâture aux médias et débatteurs des chaînes d’info qui se délectent de plusieurs scènes restituées.

Et pourquoi rajouter mon commentaire à tant d’autres quand tant de spécialistes épatants super-calés s’en chargent. Et puis, le temps est passé. Et puis voici, à l’heure là, que l’envie me prend d’en parler. Non pas pour le décrire à mon tour à ma façon. Anatomie d’une chute trace sa route. Mais tout discrètement pour dire ici qu’un film comme celui là, il ne faut pas le rater. C’est peu, mais c’est déjà pas mal. Car il jette une lumière crue sur notre époque.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour du cinéma.

 


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