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Cyclope. N°257.

Écrit par sur 14 février 2007

Armand Gatti, son chant et son poème, n’a jamais quitté la résistance. Ni la déportation. Je suis tombé sur la voix d’Armand Gatti en allant l’écouter sur son site de « la parole errante à la maison de l’arbre ». Gatti, ici, rend hommage au grand résistant Georges Guingouin du maquis du Limousin.  » Les combats maquisards sont « comme notes de musique d’une symphonie à inventer ». Gatti gueule: « Liberté! Egalité! Fraternité! sont à l’image des arbres pollués… » Gatti, ici, salue haut Le Cyclope peint par Rebeyrolle du musée d’Eymoutiers qui représente un géant sortant d’un cratère où tonne la raison -en fait le résistant qui se lève pour affronter l’adversité. Le Cyclope c’est Georges Guingouin appelé aussi Le Chêne, entre autres noms de résistance du premier maquisard de France qui commença la résistance à bicyclette sur le plateau aux mille sources, la résistance dite des forêts.

Et comme « Les mots politiques sont des tronçonneuses! » je vous propose alors de contourner un temps le sac à malices sarkoziennes pour mieux y revenir pour le botter ensuite, et de partager cette ode au grand résistant de la forêt de la Berbeyrolle, aux cinq noms de résistants qui « peuvent se réinventer dans les forêts du monde entier. »

Ecouter la voix d’Armand Gatti, celle qui, avec ses mots, ses intuitions, ses symboles et autres armes, les forêts, s’inscrit dans le réel par les actes. Monaco, hiver 1942 : Armand Gatti a 18 ans et décide d’entrer en Résistance. Il prend le train pour le lointain plateau limousin, et rejoint le maquis pionnier que Georges Guingouin, instituteur communiste révoqué, organise dans la clandestinité. 1943: Arrestation. Condamnation à mort commuée en déportation au camp de Linderman, près de Hambourg..Il s’en évade et gagne le maquis.

Maintenant, décrochons le poème lyrique de ces cimes et redescendons bien bas: retour au sac à malices du candidat Sarkozy. Que trouve-t-on? « Testimonianza » (Témoignage) la version italienne de son livre-manifeste. L’auteur de la préface est Gianfranco Fini en personne, le président-fondateur de l’Alliance Nationale (AN). L’AN étant considérée comme « post-fasciste », c’est à dire dans le prolongement du Parti National Fasciste créé en 1921 par Bénito Mussolini.

Que trouve-t-on encore? un programme-choc qui vise à briser les solidarités sociales issues du Conseil National de la Résistance. Observons: bouclier fiscal à 50%, vidant de toute substance l’impôt sur la fortune; abolition de l’impôt sur les successions; démantèlement du Code du Travail, par l’institution d’un « contrat unique » aboutissant à priver le salarié de toute sécurité effective pendant les premières années de son embauche; franchise uniforme des dépenses de santé, à la charge des assurés (les premières dépenses -100 ou 200€- ne seraient plus remboursées); limitation du droit de grève, par l’institution d’un référendum obligatoire au bout de huit jours de conflit; non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux, et notamment d’un enseignant sur deux, avec tous les effets induits. S’ajoute: un alignement pro-Bush. S’ajoute:pour appuyer sa candidature, l’utilisation de l’appareil d’Etat (préfectures, services de police); et celui des grands groupes médiatiques des Bouygues, Lagardère, Dassault, etc. S’ajoute: la multiplication de textes répressifs instituant un contrôle social de plus en plus étroit sur des catégories de plus en plus nombreuses de la population; la multiplication des rafles, et l’arrestation des enfants dans les écoles, etc…

Si  » Les combats maquisards sont « comme notes de musique d’une symphonie à inventer », ceux à mener face au libéralisme le seront aussi. Mais quelles seront nos forêts et qui en sera Le Cyclope?

Une piste: Castoriadis dans Carrefours du Labyrinthe 2-Domaines de l’homme, écrit en 1985: « Une véritable libération des énergies, en France et ailleurs, passe par la marginalisation de tous les partis politiques existants, la création par le peuple de nouvelles formes d’organisation politique, fondées sur la démocratie, la participation de tous, la responsabilité de chacun à l’égard des affaires communes -bref, par la renaissance d’une véritable pensée et passion politique, qui serait en même temps lucide sur les résultats de l’histoire de deux derniers siècles. Rien ne dit que cela est fatal; mais rien ne dit, non plus, que c’est impossible. En dehors d’une telle renaissance, les sociétés occidentales tomberont, au pis, sous le pouvoir de la Russie; au mieux, dans un cauchemar de plus en plus mal climatisé. » L’hypothèse Russie ayant pris du plomb dans l’aile, reste la seconde.

D.D


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