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« Est-ce que les pierres peuvent penser ? ». N°747

Écrit par sur 11 août 2016

radio» La radio !». L’entrée. Le studio. « L’utilité fait sens. » Si la découverte (en images) de nos studios peut indiquer ce que nous sommes, je renvoie ce jour mon propos à la relecture de cette chronique intitulée « La peau des choses« .

Qui était consacrée au philosophe François Dagognet. Ainsi qu’à «l’affaire de la chemise ». Toujours d’actualité puisqu’en passant outre la décision de l’inspection du travail qui n’a vu aucune « faute lourde » dans son geste, la ministre du Travail vient de décider de valider le licenciement du délégué syndical. Ce qui en dit long sur le cours des choses.

DSCN0935 La « peau des choses  » en ce qui nous concerne est représentée par ce robuste bâtiment de granit gris, aménagé en un austère et sans confort studio de radio.

Située en une terre de granit, et compte tenu de cette peau, notre radio est à sa façon de nos jours, symboliquement, une autre forme d’expression bigrement anachronique dans ce monde.

DSC_0145 D’autant que cette peau est faite de pierres. D’où sa vertu, c’est-à-dire la force du vouloir ferme et du tenir bon. Ah! Tenez, à ce propos : « Est-ce que les pierres peuvent penser ? »

A cette question un peu déroutante venant d’un petit Stephan, 8 ans, Tomi Ungerer qui est un grand auteur et dessinateur, y répond ainsi :

« Les pierres sont dépourvues de cervelle, mais cela ne les empêche pas d’avoir une bonne mémoire, qui remonte à des millions d’années. Parfois, je prends une pierre, la colle contre mon oreille et l’écoute… Il faut de l’imagination pour interpréter son silence. Lorsqu’elle provient d’une ruine, elle raconte la mise à sac et les massacres dont elle a été témoin. Une pierre qui roule comme un galet me décrit les noyés échoués sur la grève. L’ammonite encastrée me relate sa vie au Jurassique parmi les Clypeus ploti échinodermes. N’oublions pas que le quartz qui réside dans le granite et constitue le sable, stimule de nos jours la mémoire électronique des ordinateurs. Gamin, j’ai une fois lancé une pierre pour casser le carreau d’une fenêtre qui me regardait d’un mauvais œil. Je voudrais bien la retrouver pour avoir sa version de l’histoire. Si les pierres ne pensent pas, elles vous donnent de quoi penser. » (Philosophie magazine)

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de la radio.


Les opinions du lecteur
  1. Françoise   Sur   14 août 2016 à 9 h 14 min

    Comme un passage entre cette chronique-ci et la chronique précédente:

    « La trace est, pour Erri De Luca, « l’apparition d’une proximité ». Lorsqu’il parle des traces et de l’importance de la pierre, Erri de Luca est dans la lignée des passeurs de mémoire. Les traces les plus anciennes ne sont-elles pas inscrites dans la pierre ? Il est aussi un alpiniste qui suit « les traces du sentier commun » et ses mains agrippent la pierre là où d’autres mains se sont posées. Son jeune narrateur explique qu’il aime le verbe « maintenir » parce qu’il contient le mot « main », la main tenue, la main tendue sans doute.
    Nous entendons l’auteur encore dire : « Je ne suis pas habitué à parler de moi. Je suis quelqu’un qui écoute et ne parle pas. Je publiais des livres mais je continuais à faire l’ouvrier… Pratiquant l’alpinisme, je n’ai pas voulu ouvrir de voies nouvelles mais passer sur les pas des autres sans laisser de traces. Je ne suis pas quelqu’un qui ouvre un passage… On entretient le sentier. »

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