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« L’invention d’une histoire vraie. » N°1017

Écrit par sur 5 novembre 2021

« Au cœur de leur exploration, les deux artistes s’attachent à nos manières d’investir le paysage, de l’habiter, de le façonner. Les routes, les habitations, les commerces, les initiatives individuelles de construction, la typographie des enseignes, les noms des villages : ils traquent à la fois les invariants, les choses typiques et les écarts à la norme − qui, croisés, définissent une physionomie de nos modes de vies et de nos identités. »

C’est en ces termes que le Centre d’art GwinZegal de Guingamp présente le travail de deux artistes, occasionnellement photographes, Éric Tabuchi et Nelly Monnier, auteurs de l’expo  » L’invention d’une histoire vraie « . Ces photographes sont tout bonnement allés photographier les 450 régions naturelles de l’Hexagone. S’expose ainsi ce qui découle de leur « vrai déclic » d’auteurs, leur prise de « conscience que ces territoires avaient une identité propre, principalement géologique, déterminant, par un phénomène de causalité, une série d’inscription dans l’histoire et dans la culture. Un sol détermine un type de culture, et par conséquent un type d’architecture, un matériau, une forme de construction… ».

Bien sûr, si tout leur documentaire en images n’a été que, reconnaissent-ils, de « relever des bribes et des fragments qui (nous) paraissent intéressants », ils estiment avoir « bien décrypter rapidement « l’humeur » d’un territoire. »

Si bien qu’en ce qui concerne leur représentation décryptée de la Bretagne, qu’ils nomment  » L’invention d’une histoire vraie « , Nelly Monnier explique qu’il leur a fallu quitter la route « On l’a quittée parce qu’on était déroutés – c’est le cas de le dire. (…) on a été très étonnés de ce qu’on a découvert ou justement, de ce qu’on n’a pas réussi à comprendre. On était interloqués en permanence : on n’a pas réussi à déceler quelle pouvait être l’histoire actuelle de la Bretagne, quelle était sa culture, c’était très peu visible dans son architecture. »

Il est utile de préciser que les deux artistes s’intéressent aux formes. A celles qui se détachent nettement dans le paysage et constituent selon eux des marqueurs. Leurs caractéristiques : ce sont toutes des formes anciennes et dépourvues de vie apparente. Dans ces images, pas un être vivant, homme ou animal. Du coup, se distinguent nettement des formes. Mais des formes de quoi au juste à partir du moment où le vivant n’y est plus ? Stations-service désaffectées, discothèques fermées, maisons sans rideaux ni fleurs aux fenêtres, etc. Oui, ça reste des formes, mais qui ont perdu tout leur sens. Tristesse. Désolation… Comme durant un immense confinement, couvre-feu et tout le toutim. Serait-ce à ce point une coïncidence ?

Alors apprendre près de chez ces artistes « interloqués » que « déceler quelle pouvait être l’histoire actuelle de la Bretagne, quelle était sa culture… » leur était insurmontable, eh bien, prenons cette exception, cette particularité, comme une « vraie  » bonne nouvelle finalement.

Comme en témoignent les photos ci-dessus où l’étonnement du couple s’est porté sur la coupe en bas de poteau EDF du lierre grimpant, sans toucher à sa partie supérieure, la Bretagne étant la seule région présentant cet usage selon ces observateurs avisés.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de l’ Habiter. Ainsi qu’autour du GwinZegal.


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