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« Mais où est passée l’Emancipation ?  » N°1187

Écrit par sur 12 février 2025

Voici ce jour ici la présentation d’un livre qui fait un pied de nez à l’apathie en cours, cet étourdissement généralisé où la haine de l’autre risque de largement l’emportée, en admettant que ce ne soit pas encore le cas.

Voici un texte qu’il serait possible de considérer incongru, car rendez-vous compte, ce petit livre se demande « Mais où est passée l’Emancipation «  ?

Son auteure, l’historienne Michèle Riot-Sarcey, y rappelle que l’idée d’émancipation est au centre des projets utopiques du début du XIXe siècle. Et depuis lors, cette idée se développe spontanément dans les brèches de l’ordre social, où « elle permet à ses membres, non de rêver, mais bien d’expérimenter une forme de vie autogérée, authentiquement démocratique. »

En la faisant apparaître telle qu’en elle-même cette joliment dénommée émancipation dont de pseudo-concepts par les publicitaires du « bien être personnel », de la gestion du « stress », de la « nourriture saine », etc., le tout bien moulé dans ce modèle du Je qui se flatte, en ont inversé le sens.

Ce sens, remis à l’endroit et d’aplomb, signifie se libérer des contraintes qui vous enferment, les assignations, les identités, les étiquettes, le temps, et ne rien céder au « Ah! c’est comme ça ! Ben, c’est comme ça !  » Bref, on ne se libère que par soi, nous redit Riot-Sarcey.

Pour cela, il faut se donner du temps à soi, comme le pense aussi Jacques Rancière. Du temps pour, hors des opinions dominantes et du prêt à penser, se constituer un savoir, lire, apprendre. Et probablement opter pour la déconnexion – lire ici.

Que la Chronique d’ici-même en fasse l’éloge apparaît bien naturel, elle en chante à chaque instant les vertues. Il n’y a en elle rien d’exotique, rien ici ne se situe à la marge. Tout ici est fixe et calme et, en même temps, tout prend part à ce mouvement.

La spécialiste de l’histoire, du politique, des utopies du 19e siècle et du féminisme rend compte ainsi comment régulièrement, se ranime, dans des coopératives, des associations, des communautés utopiques, des mouvements auto-organisés, des chantiers communs, chez des lanceurs d’alerte, la notion d’émancipation.

Quand bien même la pertinence de ces formes d’auto-organisation est généralement très rapidement occultée, bâillonnée, étouffée par le pouvoir en place et les idéologies de tout ordre, et qu’ils peuvent bien la réprimer, rien, jamais, ne peut l’anéantir.

Plus que jamais pertinente, reste-elle. Mais conscients qu’il se pourrait bien qu’une phase se termine – lire ici- , les délais courts dont nous disposons ne doivent pas la paralyser.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Michèle Riot-Sarcey. Ainsi que de Jacques Rancière.


							 
							 
							


						

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