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Médecine vétérinaire. N°509

Écrit par sur 21 décembre 2011

Ah! pardon, je me croyais à mardi. Voilà, en congés l’horloge ne bat plus de la même façon. Mais c’est mercredi, et mercredi soir tard c’est l’heure passée de la rédaction habituelle de la Chronique ordinaire. Donc, me voilà au clavier. C’est la faute aussi à cette fine bruine qui noie mes congés. Il fait moche, il fait froid, les jours sont tellement courts qu’on n’a pas le temps d’aller là où bon nous semble.

Bon, pour lancer mon propos, je dirai que je me sens plus épicurien que d’habitude. Ainsi donc, voilà. C’est l’adjectif épicurien qui me vient à l’esprit. Est-ce le bon? Je n’en suis pas sûr. Ceci nécessite un bref rappel. Paraît qu’Epicure prônait la frugalité et lui-même et ses amis du Jardin se contentaient d’eau et de pain de froment ; la bonne chère, exceptionnelle, prenait la forme d’un peu de vin et de fromage frais. Il était donc bien éloigné de ce dont on qualifie d’épicurien qui repose sur un hédonisme de la consommation. Bon, l’épicurien selon l’opinion erronée qui circule à tout va, serait ainsi devenu un jouisseur, au mieux un bon vivant, au pire un débauché. Gros malentendus, caricatures et dénigrement. S’il fait l’éloge du plaisir, Epicure, c’est dans le cadre d’un ascétisme raisonné. D’accord? « ascétisme raisonné » marchons pour ça.

Paraît ainsi qu’il donnait une primauté à la santé. De l’âme par la philosophie sur l’état du corps. Y compris dans les conditions où la santé du corps est défaillante au point de menacer la vie. Eh bien, voyez-vous il me revient l’envie de recoller à la pensée épicurienne qui invite à se défaire des souffrances plutôt qu’à rechercher les plaisirs. Le sage épicurien vise la prudence afin d’éviter les souffrances du corps et de l’âme.

Depuis quand m’est venu à l’esprit comme par hasard la doctrine épicurienne? Voilà, oui, ça me revient, c’est depuis cette déclaration remarquée d’une vice-présidente du Conseil régional et présidente de la Conférence Régionale de la Sante et de l’Autonomie (CRSA) auprès de l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne (qui sont des structures de l’Etat) qui pour pallier la désertification médicale organisée de longue date, compte envoyer les malades de campagne se faire soigner chez le véto du coin.

C’est comme si l’on dévalait la pente glissante, bien grasse, bien merdique, de la connerie consentie. Plus c’est gras plus c’est dégueulasse, plus c’est crédible. Remplacer les médecins par les vétérinaires en milieu rural, et bientôt être traités comme du bétail, voilà les perspectives à venir. A quand la prochaine initiative qui enverra tout droit les vieux vers les abattoirs? Et ça va passer, une fois médiatiquement bien emballé.

Qui a eu cette idée magique de proposer aux vétérinaires de prendre en charge les malades dans les zones de désertification médicale? Qu’importe. Elle aura seulement pris une longueur d’avance sur d’éventuels concurrents au poste de Ministre de la Santé. Tout respire ensemble, disait Castoriadis. Imaginer les vétos se rendre dans les maisons de santé ou les EHPAD soigner des humains ( au tarif de l’Assurance-Maladie), finalement ça ne m’étonne pas plus que cela, ça accompagne le reste côté grand foutage de gueule!

Voilà ces arguments à méditer compte tenu de leur haute portée: « Pourquoi ne pas faire appel aux vétérinaires ? En leur proposant une année supplémentaire de formation, ils pourraient intervenir dans les maisons de santé. Vous allez me dire que c’est de la sous-médecine, mais en milieu rural je suis sûre que ce serait bien accepté par les populations… »

D.D


Les opinions du lecteur
  1. françoise   Sur   22 décembre 2011 à 9 h 22 min

    « ascétisme raisonné », soit, mais…durable.
    Je ne comprends pas trop ta colère…il y a là une bonne source d’emploi : pour emmener son conjoint, son parent chez le véto faudra fabriquer de grandes cages, bien aménagées, bien sécurisées, pour pas qu’ils mordent à travers les barreaux…

    « -que lui arrive-t-il? demandera le véto crotté (on en connaît)mais conciliant,
    -L’a un mal de chien, une fièvre de cheval, une haleine de chacal…
    -Il a de l’appétit?
    -oui, oui, il a toujours une faim de loup…

    bref, on tendra notre carte à puce au véto et le tour sera joué…
    pas compliqué pourtant!

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