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Avec en fond sonore le « réarmement civique ». N°1131

Écrit par sur 17 janvier 2024

Avec en fond sonore le « réarmement civique » très droitier, basé sur l’ordre, l’autorité et la morale : renforcement de l’instruction civique, apprentissage de la Marseillaise en primaire, expérimentation de l’uniforme à l’école, rebaptisé « tenue unique », service national universel généralisé en seconde. « La symbolique, les rites, ce n’est pas vieux jeu » tel que l’a affirmé le président à un journaliste qui pointait « un retour des vieilles méthodes ». Si ça vous avait échappé en voici ci-avant un rattrapage express, cela se passait hier en prime time (« heure de prime importance »), sur six chaînes de télé, plus de deux heures en one man show auto-satisfait .

Coïncidence du moment, j’étais tout entier immergé dans la lecture du chapitre « La fable du pouvoir » consacré à La Fontaine, l’un des « douze portraits pour une politique sensible » du journaliste et cofondateur de Médiapart Edwy Plenel, de son livre « Se tenir droit « .

Tel écho direct ne pouvait échapper à la Chronique d’ici-même, et lui donne à méditer : qu’aurait-il donc pensé le fabuliste Jean de La Fontaine (1621-1695) de ce fond sonore propre à cette colonisation des esprits à l’ère de la communication de masse et de ses formules démagogiques tombées encore un peu plus bas ?

Pour ce contemporain de Louis XIV, le Roi-Soleil et de sa monarchie absolue, ce dont il était question était « L’absolu du pouvoir et ce qui va avec : conformismes et courtisaneries, obéissances et fascinations, empressements et suivismes, passion démesurée de la réussite, soif inextinguible de positions, etc. »

Plenel poursuit « Lecteur de Montaigne, La Fontaine connaissait évidemment le sous-titre de l’encore scandaleux Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie, l’ami de coeur de l’auteur des Essais : Contr’un. Oui, Contr’un, mot slogan, mot de passe, mot de reconnaissance. Contre la dilution de la collectivité dans l’unicité, contre  la soumission de tous à un seul, contre la réduction de la diversité à l’uniformité. Contre certes, mais sans ostentation, sans éclats ni grandiloquences. En souplesse, en biaisant et en contournant, par les chemins de traverse et les sentiers d’aventure. Bref, en jouant et en se jouant. »

Te souvient-il bien qu’autrefois/Nous avons conclu d’une voix/Qu’il fallait ramener en France/Le bon goût et l’air de Térence ? « 

« Le bon goût n’est pas le goût officiel, écrasant et dominateur. Entre génie d’invention et art d’exécution, toute la stratégie de La Fontaine consiste à échapper au modèle imposé, à sortir des règles figées, à refuser l’uniformité monotone. »

Contre de telles gens, quant à moi je réclame./Ils ôtent à nos coeurs le principal ressort : Ils font cesser de vivre avant que l’on soit mort. »

Extrait de Philosophe scythe.

Se croire un personnage est fort commun en France./ On y fait l’homme d’importance,/Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois : / C’est proprement le mal françois. »

Extrait de « Le Rat et l’Eléphant ».

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour d’ Etienne de La Boétie.


Les opinions du lecteur
  1. Françoise   Sur   18 janvier 2024 à 9 h 57 min

    LE LIÈVRE ET LA TORTUE
    Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
    Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
    Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
    Si tôt que moi ce but. Si tôt ? Êtes-vous sage ?
    Repartit l’Animal léger.
    Ma Commère, il vous faut purger
    Avec quatre grains d’ellébore.
    Sage ou non, je parie encore.
    Ainsi fut fait : et de tous deux
    On mit près du but les enjeux.
    Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire ;
    Ni de quel juge l’on convint.
    Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire ;
    J’entends de ceux qu’il fait lorsque prêt d’être atteint
    Il s’éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,
    Et leur fait arpenter les landes.
    Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
    Pour dormir, et pour écouter
    D’où vient le vent, il laisse la Tortue
    Aller son train de Sénateur.
    Elle part, elle s’évertue ;
    Elle se hâte avec lenteur.
    Lui cependant méprise une telle victoire ;
    Tient la gageure à peu de gloire ;
    Croit qu’il y va de son honneur
    De partir tard. Il broute, il se repose,
    Il s’amuse à toute autre chose
    Qu’à la gageure. À la fin, quand il vit
    Que l’autre touchait presque au bout de la carrière,
    Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit
    Furent vains : la Tortue arriva la première.
    Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
    De quoi vous sert votre vitesse ?
    Moi l’emporter ! et que serait-ce
    Si vous portiez une maison ?

    Et en lisant ta chronique je pense à un président comme à un lièvre qui renvoie les chiens (les journalistes, ainsi déjà nommés par un autre président, autrefois…), aux calendes grecques en twittant à tout va des informations cruciales (un changement de gouvernement par exemple), un lièvre méprisant qui ramasse des ministres douteux(ses), qui brandit des slogans à tire-larigot (pour rester dans le parler vieux françois) : « réarmement civique » très droitier, basé sur l’ordre, l’autorité et la morale »…sans oublier le tyrannique « réarmement démographique ». Il pense que ses petits jeux vont entraver une tortue , appelons-la effen qui va « son train de sénateur » et qui, on le sait bien, et malgré tous les saccages que le lièvre provoque dans sa foulée débridée, l’emportera sur le poteau…
    Bon, c’est juste pour tenter de te faire sourire, car je vois bien, ne serait-ce que par la grandeur de la police (attention ! je parle de la taille des caractères de l’écriture que tu utilises dans ta chronique) que tu es fort marri!

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