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De passage à Silfiac. N°534

Écrit par sur 13 juin 2012

Urbanisme durable. Mardi, j’étais de passage à Silfiac, bourg breton du Morbihan situé au Nord-Ouest de Pontivy. Un éco-village de vacances, un éco-lotissement, une école d’éco-habitat, une zone artisanale de proximité, un plan intercommunal, vélo-route et voies vertes, une station VTT, un plan communal de randonnée, une ferme éolienne, une épargne de proximité, un système d’assainissement par lagunage, etc. Présentation ce jour par le maire de son nouveau projet. Projet conséquent pour cette commune rurale en perte d’habitants et d’activités, comptant 450 habitants. Nous sommes là dans le Centre Bretagne en proie au vieillissement de la population.

Doit y flotter souvent par ici. De hautes haies. Du vert et du vert. Des arbres anciens. Pays de bocage serré. Peu d’engins agricoles alentour. Bourg propre, propre au sens où il n’est plus du monde, plus de ce monde. Pas de déjection de belles vaches aux ventres rebondis. Les bêtes c’était avant. Les talus s’en rappellent comme si c’était hier, les maisons de vielles pierres ou de crépi mi-vingtième aux portes fermées le regrettent. En plein moment de « l’allégé », le lait de vache et le beurre ça ne l’fait pas ! Et s’il n’était question que de ça…mais l’on sait que pour le libéralisme, qu’on soit de Silfiac ou d’ailleurs, l’on compte pour du beurre. Histoires de fric, etc.

C’est dire qu’ici le maire Serge Moëlo et son conseil municipal font face à un défi: la survie de la commune. Ni plus ni moins. Miser sur un renouveau de celle-ci en développant le service à la personne, c’est leur objectif. Rendre possible la vie à Silfiac pour les personnes âgées en perte d’autonomie en améliorant également la prise en charge de toute petite enfance, ainsi que le tissu associatif local. Créés ou confortés, ce sont dix emplois, féminins de surcroît, qui sont à la clé. Ce travail est en marche.

La mixité des usages. Répondre aux logiques locales. Avec des initiatives pionnières. L’approche étant éco-responsable, il s’agit donc de faire en sorte que les personnes âgées soient maintenues dans leur milieu de vie familier avec les relations aux êtres et aux choses et donc la prise en compte du sentiment et des liens affectifs, faire en sorte que des moyens de garde d’enfants soient sur place tout en créant les conditions pour que les assistantes maternelles maintiennent leurs activités sur la commune, faire en sorte que la vie associative se développe, le tout réunit en un lieu et réalisé avec ce qu’il y a en ce lieu: l’énergie, les matériaux, le sol, l’eau et l’air. Autant de questions liées à la vie quotidienne qui passeront avant tout par la mutation des modes de vie. D’où au préalable un processus participatif par la concertation avec la population autour de cette opération d’urbanisme. De réunions en ateliers et en discussions, ces actions ont émergé, les mentalités ont évolué.

A proximité du bourg, vers le sud, vers la lumière, topographie et soleil, il en découle ainsi le Pôle d’Accueil de Proximité Intergénérationnel (PAPI), c’est son nom, qui sera éco-construit et innovant. Sa construction est en cours. Des murs nouveaux s’extraient de la terre par-dessus la dalle béton. Le chantier de bottes de paille est actuellement couvert d’une bâche noire qui protège de la pluie. Mise en oeuvre des éco-matériaux: paille pour l’isolation, ossature bois et ouate de cellulose. S’ajoute un réseau de chaleur par chaufferie bois (granulés) qui alimentera la structure PAPI, la cantine municipale, la salle polyvalente, et autres bâtiments à terme. Une vraie filière bois de chauffage sera mise en place et alimentée sans peine vu le gisement forestier alentour. Avantage: la relance de la filière bois présenterait l’avantage de doper l’économie locale et de renforcer l’identité de cette région boisée touchée par l’exode rural. Autre filière envisagée, celle des bottes de paille pour l’isolation des murs. Et ce n’est pas tout: s’ajoute le toit entier de la salle d’animation couvert en panneaux photovoltaïques (environ 150 m2). Et ce système de production d’électricité fait appel à l’épargne de proximité de type Cygales. Et puis ces bâtiments seront harnachés de sondes pour le suivi et les mesures d’efficacité énergétique.

Alors, coups d’épée dans l’eau ou vrai alternative? Bon. Quand bien des bourgs bretons partent aux oubliettes, que celui-ci s’empoigne corps à corps à se montrer capable de braver la mort, ça vaut quand même la peine de méditer sur ce chantier pas si mal foutu du fin fond de campagne.

D.D

PS: Sur le même sujet, ou pas loin, les pratiques du bioclimatique dans l’habitat social, à écouter ici.


Les opinions du lecteur
  1. françoise   Sur   13 juin 2012 à 19 h 11 min

    J’veux pas vous casser votre cabane, c’est vous qui avez vu Silfiac, pas moi. Mais pour s’amuser un peu voici ce que je lis dans l’engagement politique de la commune:

    « Notre commune attire, car elle donne d’elle une image offensive. Elle fait rêver. Les médias écrits, parlés, audio-visuels, relatent cette image positive. Ils jouent le rôle de miroir qui pousse la population à se percevoir positivement »

    Je donnerais bien ça à décortiquer au bac philo…

    « De quels rêves une image offensive peut-elle faire rêver ? »

    « Quand les médias jouent le rôle de miroir, Anne, sœur Anne ne vois-tu rien venir ? »

    On lit aussi
    « Le bar-tabac-journaux » va devenir « pub et salon de thé ».
    Deux commerces restent en suspens : la boucherie-charcuterie et le gîte-bar-crêperie de Pont Samoël »
    Suggestion : Remplacer « boucherie-charcuterie » par « Traiteur flunch » « gîte-bar-crêperie » par « cottage pancake » et tout sera réglé durablement…

    « Agir local et penser global » ils disent…moi, ça m’agite le bocal.

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