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Jean-Christophe Bailly, du côté de l' »existant, ce qui est là. » N°1216 Bis

Écrit par sur 4 septembre 2025

Paru dans Le Monde du 30.08.2025, un entretien qui, une nouvelle fois pour tout lecteur assidu de nos chroniques, est loin d’être avec un inconnu.
Puisqu’il s’agit de Jean-Christophe Bailly, poète, écrivain et philosophe notamment influencé par le romantisme allemand, penseur de la ville face à ses espaces happés par les prédations capitalistes, comme de la question animale envers laquelle il pense en terme de communauté possible, enseignant de l’histoire du paysage et promeneur-arpenteur de lieux d’un regard vif sur « l’« existant », ce qui est là« … Bref, fin observateur de nos manières d’Habiter le monde – à retrouver sur Lieux-dits.eu.
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De cet entretien à ce journal, titré « Le fonds utopique que 1968 a réveillé en son temps continue d’agir », La Chronique d’ici-même en retient deux passages d’une fidélité intacte à ses convictions d’alors.
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Comme l’illustre notamment la mobilisation contre la loi Duplomb ou l’A69, des mouvements qui défendent une planète habitable ne sont-ils pas le signe que l’envie d’un monde meilleur ne s’est pas enfouie ?
« Oui, il y a un indubitable effet d’endurance, dû aussi au fait que la pression constamment exercée par des profiteurs bornés ne cesse pas et que la destruction des milieux et des formes de vie est sans arrêt relancée. Veiller, alerter, combattre, c’est ce qui se manifeste, mais, derrière la volonté de limiter les dégâts, se profile quasi automatiquement celle d’envisager un autre monde. Le fonds utopique que 1968 a réveillé en son temps continue d’agir, et il est entretenu par de nouveaux axes de redéfinition, comme ce qui nous vient d’autres modes de penser et d’habiter tels qu’ils sont décrits par toute une nébuleuse de chercheurs, comme l’anthropologue Philippe Descola par exemple. »
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– Vous avez vous-même une philosophie de l’animalité et du paysage. Peut-on en déduire une éthique, voire une politique ?
« Dans les métiers du paysage, la catégorie fondamentale est l’« existant », ce qui est là. Et l’existant, c’est l’infinité des existences, la façon dont le réel sans fin se multiplie, s’invente. S’étonner devant ces existences, c’est vouloir qu’elles puissent continuer de vivre, et cette volonté est forcément politique. Il ne s’agit pas seulement de défendre, mais d’aller au-devant de, de longer, d’éprouver. La masse de sensations dans laquelle les vivants (hommes, plantes, animaux) sont plongés, tel est le royaume que nous avons en partage et rien, là, ne doit être laissé de côté, oublié. Tout respire, sauf ce qu’on étouffe. »
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A propos, cet entretien a été choisi par Le Monde en référence à son livre Un arbre en mai, paru en 2018 pile-poil pour célébrer les 50 ans de Mai 68. Alors, osons ici, sans réserve, cette métaphore ou allégorie au choix, appelons-la politico-paysagère : les arbres, il leur faut atteindre un certain âge pour produire leurs graines : par exemple un chêne forme ses premiers glands à 50 ans, un demi-siècle! Mais aujourd’hui ces arbres ont plus de chances qu’avant de mourir avant d’arriver à se reproduire. La main de l’humain peut aider… « l’« existant », ce qui est là.« 
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Jean-Christophe Bailly et Philippe Descola. Ainsi qu’autour du romantisme allemand ici et là , du Versant animal et végétal et de l’Habiter.

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