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La rue, la place, l’habitat. N°515

Écrit par sur 1 février 2012

Hollande enfariné. Léger incident de campagne. Mais du coup, la politique du logement revient sur le devant de la scène et ce n’est pas plus mal.

Dans le dernier podcast que nous avons mis en ligne, Jean-Gérard Carrez, architecte honoraire rappelle ce que fut cette histoire récente du logement social hérité des Trente glorieuses et dominé par les grands ensembles. Programmes de reconstruction afin d’éradiquer les taudis et les logements insalubres qui existaient à Rennes comme ailleurs à cette époque.

Des programmes qui ont été fortement critiqués plus tard sous le vocable « cages à lapins ». Alors l’architecte des quartiers populaires, un peu revanchard, termine son intervention par cette phrase pleine de vérité: « J’admets mal qu’on critique ce que eux n’ont pas eu le mérite de faire ».

Car ce n’est pas le besoin qui manque. Comme en témoigne ce rapport 2012 sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre qui vient de dénombrer ainsi « 3,6 millions de personnes non ou très mal logées, et plus de 5 millions en situation de fragilité dans leur logement… »

« L’absence de lieux pour habiter précède souvent l’absence tout court. Expulser, effacer, détruire : le XXè siècle a tragiquement démontré que cette « logique » pouvait fonctionner. » écrivait Jean-Paul Dollé. « La rue, la place font peur. Trop de corps étrangers, d’odeurs, trop de sueur, de coude à coude, d’effleurements, d’accostages, de regards : trop d’Autre(s). » disait-il.

Quant au « meilleur de ce qui a été fait du point de vue urbanistico­architectural, en particulier les cités-jardins », il notait encore: « Mais, du fait même du développement capitaliste, ce temps est révolu – le travailleur salarié se faisant rare. Le travailleur est une figure déchue, remplacée, quand on est du mauvais côté, par celle du chômeur, de l’émigré, de l’exclu, et quand on est du bon, par celle du « gagneur », du « tueur »- trader ou bête politique. »

Si Dollé se définissait en « arpenteur des banlieues rouges, vendeur de « L’Huma » et goûteur de blanc sec », j’arpente moi-même en me fondant dans le décors, chaque midi depuis ce début d’année, avec plaisir, un sandwich, une quiche, ou une pizza à la main, la géographie du quartier nord-ouest de Rennes, Villejean. De la dalle Kennedy, un espace où convivialité et mixité font encore sens et ce, en dépit des apparences, à la fac puis retour vers la ZAC Atalante-Champeau, je divague ouvert sur l’espace…habité. Après l’avoir souvent fait, à la pause du midi durant une décennie en ZUP Sud, quartier Le Blosne-Sainte Thérèse.

Dans le même registre du logement social, nos autres podcasts: « L’habitat social, habitat durable? », , « Banlieues et beaux quartiers, les deux faces d’une même pièce », « Le marché du logement populaire au XXème siècle », « Véritables lieux conviviaux, les jardins familiaux« .

D.D


Les opinions du lecteur
  1. Françoise   Sur   1 février 2012 à 23 h 20 min

    133 000 sans domicile aucun. Rien.
    85 000 en cabane de bric et de broc, tente de camping…
    Et les journaux titrent ce soir :
    « Plan grand froid. Pour faire face à la vague de froid qui s’abat sur le pays, la préfecture a décidé d’ouvrir 71 lits supplémentaires pour les personnes sans abri. »
    Selon les estimations des associations, l’espérance de vie d’un SDF en France se situe de 40 à 50 ans …

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