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Sur nos ondes, la belle histoire de corps. N°1006

Écrit par sur 18 août 2021

Une chanson, au moment d’être chantée ou jouée, acquiert un corps. Et pour ce faire, elle s’empare de corps préexistants pour les posséder brièvement. C’est le corps de la contrebasse qui se tient droite tandis qu’on la gratte, le corps de l’harmonica niché au creux de deux mains suspendues devant une bouche comme des oiseaux picorant l’air, ou le torse du batteur pendant qu’il joue. La chanson s’empare du corps du chanteur, l’abandonne, puis s’en empare à nouveau. Et un moment plus tard, elle prend possession des corps des spectateurs présents dans l’assemblée qui, en l’écoutant et se mouvant à son rythme, sont transportés dans le passé, dans l’avenir. »

John Berger, écrivain, critique d’art – Palabres.

Je lis quelque part que « chaque jour, 55 000 nouvelles chansons apparaissent sur les plateformes de streaming. Des blogs aux podcasts, on a de plus en plus en besoin de prescripteurs, de filtres. Car les algorithmes ignorent tout de la passion, de la culture personnelle et de la mauvaise foi. »

Des chansons, donc des corps si l’on suit John Berger. Qui sont pris en otage par ces algorithmes. Ce qu’écrivait John Berger peu avant sa mort, s’appuie bien sur une réalité qui peut rendre à ce monde musical, par ses corps innombrables, une identité insoupçonnée.

John Berger nous embarque ainsi dans une belle histoire véridique. Quelque soit le thème musical, et les chansons qui, comme il l’écrivait plus loin, « sont en mesure d’exprimer l’expérience intime de l’être et du devenir humains en ce moment précis de l’histoire – même de vieilles chansons. Pourquoi ? Parce que les chansons se suffisent à elles-mêmes, et parce qu’elles embrassent le temps historique.  »

Mettons que nous prenions un exemple. Ce qu’ici-même, depuis le premier jour sur les ondes, notre station délivre de finement bichonné. Qui traverse les époques, bien sûr.

On n’en saura pas plus quant au nombre de corps que ces musiques se sont, ici-même, emparées pour exprimer l’expérience intime et du devenir. Mais ce qu’il nous est perceptible venant de celles-ci qui sont intimement choisies et diffusées, et donc de tous ces corps, c’est qu’ils nous demandent à échapper à une quelconque assignation algorithmique.

Puisqu’ils embrassent le temps historique dans la grande diversité, l’idée de liberté et les aspirations fraternelles.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de John Berger.

 

 


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