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Le 1er août 44. N°642

Écrit par sur 30 juillet 2014

« En France, on adore l’histoire, surtout en des temps incertains de forte turbulences, ce qui permet, croit-on, de maîtriser quelque peu l’avenir, fort des leçons du passé. » avait écrit un jour Jean-Paul Dollé.

Si l’on se tient informé de la marche du monde, nous sommes en ces jours de commémorations marquant le 70e anniversaire de la Libération. Du coup, permettez-moi seulement d’apporter une précision qui peut, je l’admets, apparaître fort dérisoire en terme de « leçons ». C’est une anecdote mais pour mon père elle avait une importance historique.

Pour que la vérité soit enfin rétablie, mon père qui avait vécu la séquence 39-45, tenait ainsi à attirer mon attention sur ce fait de l’histoire locale qui raconte ainsi que Combourg fut libérée dans la matinée du 2 août 1944 par les troupes américaines. Eh bien c’est faux. Et vrai à la fois.

Les faits ont tranché : l’armée américaine s’était arrêtée le 1er août au soir pour camper entre la gare et le bourg. Pour ceux qui connaissent, je précise : la Combat Commande A, c’est-à-dire l’une des branches de la 6ème division blindée US avait stoppé son avancée peu avant l’hôpital, route de la gare baptisée depuis avenue de la Libération. L’ordre avait été donné par ces troupes aux Combourgeois du quartier de la gare de ne pas ébruiter l’événement. C’est-à-dire de contenir toute manifestation de joie qui ne pouvait que se répandre comme une traînée de poudre.

Mon père tenait ainsi à apporter cette précision, fier que son quartier fut libéré plus tôt que le centre-ville. Et de revivre une journée historique. Gage d’espoir pour l’avenir. Donc, cette libération de la ville eut lieu en partie le 1 août 1944.

Elle fut ainsi avec celles de l’est du département, l’une des premières villes de la Bretagne libérée. Point de passage pour filer droit vers Brest en passant par le centre Bretagne. Il y a tout juste 70 ans !

Leur surprise fut d’ailleurs totale, m’avait-il dit, de voir arriver aussi rapidement les troupes américaines. Il fallait se frotter les yeux pour y croire. Au bon moment. Leur progression ayant été si fulgurante. Puisque c’était seulement la veille, au soir du 31 juillet, qu’après six jours de combats et d’avancée, cette 6ème division obtint une importante victoire avec la percée d’Avranches (voir la vidéo ci-dessous). Patton, commandant de la 3e armée américaine, décidant alors d’utiliser le pont sur la Sélune de Pontaubault, près d’Avranches, pour faire franchir ses divisions en un flot ininterrompu, qui va ensuite déferler sur la Bretagne et vers la Loire.

Rennes et ses environs furent libérés le 4 août, et la libération complète du département n’interviendra qu’au tout début du mois de septembre par la conquête de l’Ile de Cézembre (au large de Saint-Malo).

Soixante-dix ans après le Débarquement allié en Normandie, avec ce très modeste témoignage personnel, voici donc mêlées mon histoire familiale et celle de la Seconde Guerre mondiale. Il me reste en reliques US, un blouson de soldat (de couleur kaki clair) et un « Jerrican » (un des outils essentiels de la victoire). Ainsi que ces autres souvenirs en Chroniques. Qui relatent un « vécu ». Ce qui est a priori une excellente nouvelle.

Juin 44. Etc.

La tranchée.

FFI MB.

D.D


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