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Le minitel à l’ère numérique. N°1143

Écrit par sur 10 avril 2024

Symbole d’un patrimoine ouvrier et d’une culture populaire, ce minitel marron-crème (propriété France Télécom) dont nous n’arrivons pas à nous en débarrasser.

On se dit qu’il y a quarante ans cet outil chargé de remplacer l’annuaire papier, nous paraissait magique, à moindre frais à la pointe de la technologie. Aujourd’hui, c’est un outil version artisanale. Je me souviens même d’avoir eu la chance de rencontrer à une fête dans un bled du coin – invité par un collaborateur comme moi-même de l’hebdomadaire régional Le Canard de Nantes à Brest qui n’existe plus – lire ici l’un des jeunes ingénieurs chercheurs-créateurs de ce « Médium interactif par numérisation d’information téléphonique « , le minitel. Toute la soirée, il avait tenté de m’expliquer en quoi consistait son job dans l’unité de recherche du centre France-Télécom de Rennes. Super-boîte à l’époque, leader mondial dans le domaine de la télématique, bien avant les américains et chinois. Archi en pointe, le CCETT – voir ici-, mais qui le sait encore de nos jours ?

Si bien que dès que fut mis au point le 3615, profitant du lancement de l’essai national entre Rennes et Saint-Malo, nous nous le sommes procurés, ravis d’être dans les premiers servis ! Pionniers, nous, sans blague ? Histoire d’en présenter nos secrets immémoriaux : nous nous en servions pour lire les dépêches d’agence alimentant alors notre journal d’information du midi, et collecter – en partie seulement- les résultats de foot du dimanche, ça a duré plus de dix ans – au passage, saluons Jean-Yves, lire ici.

Souvenons-nous que la norme GSM à l’origine du téléphone portable, a été largement développée au Centre national d’études des télécommunications (CNET), qui était un laboratoire de recherche français en télécommunications, et que France Télécom n’en a pas exploité, enfin a considéré dans une étude d’opinions que finalement cela n’avait pas un grand avenir. Mettant une fin peu clairvoyante à un déploiement paradoxal. Cela signifie que les progrès peuvent aller très très vite, la technologie va bien au-delà de ce que vous pouvez comprendre et anticiper. Bref, toute une évolution sociétale.

Au doigt mouillé qui correspond à celui de son époque, concernant la suite à l’ère numérique, personne ne sait aujourd’hui ce que cela va produire, mais on le saura bientôt. Quoique avec ce qu’il se fait jour, tout nous prouve que tout est déjà là – lire ici.

Et comme de longs échos qui de loin se confondent, nous apprennent que :

« OpenAI, vole (ou plutôt : a volé) tout ce qu’il peut pour nourrir le monstre chatGpt, c’est de l’évasion culturelle. Ils volent les articles de presse, les transcriptions de podcasts et vidéos youtube, les sites et les blogs pour les mettre dans leur boite noire et pouvoir les recracher partout à tout vitesse sur tous les supports – et cette boîte vole le plus vite possible pour ne pas se mordre la queue – c’est à dire être contaminée par ses propres créations. Car après elle sera condamnée à se manger la queue et tourner en rond…

Déjà de nos jours, les tics, les mots et expressions de chatgpt sont partout, et comme un virus ils contaminent les humains : ceux qui l’utilisent mais aussi ceux qui se contentent de lire les journaux, écouter la radio, lire des livres récents ou… parler entre eux. C’est comme le covid, quand on s’en rend compte c’est déjà fini – c’est une contamination sociale.
La date de la fin de la culture fait maintenant consensus pour 2021. Après 2021, tout contenu, parole ou pensée ont été / sont / seront contaminés – et on ne le sait qu’aujourd’hui !
Et il y n’aura pas d’échappatoire, ce n’est même plus du domaine de la servitude – tout écrit, parole (genre cette Chronique, les émissions de Radio Univers), partage, avis, cd… seront utilisés par ces machines contre la culture humaine. Plus tu es social, plus tu contamines… sans le vouloir et même sans le savoir ! (comme le covid…).
Faut quand même se dire que les mots et donc la pensée – occidentale – sont maintenant privatisés par deux boîtes (américaines) tout en visant à utiliser toute l’énergie possible du monde… Mais si c’est arrivé, c’est parce que c’était possible : le terreau était là – dans ces cas rien n’arrive par hasard.« 

 

Moins attendu, en terme de réalité glaçante, l’I.A « la plus grande mutation de l’histoire » n’est-elle pas déjà, en terme de mise en abîme, en train de contribuer à rayer de l’histoire une population civile enfermée dans une nasse sans échappatoire ? C’est en cours. Elle évoluera tôt ou tard selon ses propres valeurs peu sensibles à la question de l’inhumanisme, disons de l’inhumain. Boostée par ces guerres, Ukraine et Gaza, elle émerge à une vitesse foudroyante.

Quarante ans après le minitel, c’est ainsi sans ambage que la Chronique d’ici-même présente son niveau d’appréciation sur la pointe de « la technologie (qui) forge les générations » (Reid Hoffman, cofondateur de LinkedInn – lire ici). N’était-il alors qu’une boîte bakélite de téléphonie améliorée dotée d’un écran de verre nous entraînant dans cette spirale d’accélération, ou malgré lui voire rêvé à l’avance car « le terreau était là« , l’apparition physique du premier Oeil technologiquement intrusif ?

Comment adapter maintenant cette question embarrassante, faisant fi de toute convention fétichiste, de la mise à la recyclerie ou pas de ce vieux compagnon de route ? Qui suscite ici-même la réminiscence du sens mélodique des sonorités, d’abord à la connexion à la ligne téléphonique (bruit strident), puis aux touches du clavier et enfin au crépitement de la mini-imprimante à rouleau, voire aux bruits furtifs de bourrage de papier, et quelques suées, le tout m’amenant à ça : peut-être qu’y a là-dedans tout l’amour que l’on portait alors à l’humanité. C’était alors en 1984 !

Et ce vieil écran cathodique à effet vintage ne nous renvoie-t-il pas à notre propre image comme le soulignait le philosophe-urbaniste Paul Virilio ? « Il se pourrait que nous ne soyons plus jamais capables de comprendre, c’est-à-dire de penser et d’exprimer les choses que nous sommes cependant capables de faire. » A lire ici.

Visionnaires l’un et l’autre quant à cette époque où la technologie va bien au-delà de ce que vous pouvez comprendre et anticiper, si Paul Virilio allait jusqu’à la qualifier de « temps accidentel, un instant inhabitable si rapide qu’il n’appartient ni au présent ni au futur« , son compère Jean Baudrillard à propos de la réalité allait lui jusqu’à affirmer que « nous assistons à son meurtre, dont l’objectif final est la transfiguration technique du monde par le biais de sa numérisation. »

Seul ce qui sortira numérisé sera considéré vrai. Fermez le ban ! Reste encore possible pour nous de « débrancher la prise ».

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour des algorithmes. Ainsi que de l’ Ukraine, de Gaza, de Paul Virilio et de Jean Baudrillard.

 

 

 


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