En ce moment

Titre

Artiste

 Titre diffusé : 

 Titre diffusé : 

Background

« Il est temps… » N°724

Écrit par sur 24 février 2016

1563-Pieter-Bruegel-the-Elder-T11« Il est temps de regarder les choses en face… » La cible de ladite réforme du Code du Travail est le droit du travail comme compromis social issu au fil des ans d’une histoire nationale.

Ce projet de loi n’est rien d’autre que la liquidation des droits des travailleurs tels qu’ils sont protégés par le Code du Travail.

Par ce Code qui vise, comme il est stipulé en son article L. 120-3, à borner le «lien de subordination juridique permanent à l’égard de l’employeur».

Ré-écouter ces entretiens que des grands sociologues ont accordé à Matthieu lors de leur passage à Rennes, nous éclaire beaucoup sur ce qu’est devenu le travail au fil du temps.

– Entretien avec Robert Castel, alors Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, « le travail c’est le centre de la vie sociale ».

« Il est temps de regarder les choses en face. La souffrance au travail, c’est une réalité que l’on ne peut plus escamoter », a estimé très récemment la ministre de la Santé. Une phrase qui sonne comme un aveu incroyable.

« Il est temps… » donc d’entendre burn-out -les estimations sur le nombre de personnes touchées en France par le burn-out vont de 30.000, selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), à trois millions, d’après un cabinet spécialisé dans la prévention des risques- et délitement des relations professionnelles.

Que chaque année, ce sont 500 accidents mortels au travail, 700 suicides, 650 000 accidents avec arrêts, 4500 handicapés directement liés au travail. Et comme le dit Gérard Filoche, ex-inspecteur du travail « Même si les enquêtes restent insuffisantes à ce sujet, on peut dire qu’un tiers, voire 50% des accidents vasculaires et cardiaques sont dus au travail. D’autant plus terrifiant que la société n’en 
a pas encore conscience  ! »

« Il est temps… », plus que temps pour un changement dans le tempo du mépris :

– Entretien avec Vincent De Gaulejac, « Travail, les raisons de la colère ».

« Il est temps…  » de regarder cette réforme du Code du Travail qui notamment transforme la durée « légale » en durée « normale » en précisant que « des conventions et accords collectifs peuvent retenir une durée différente ». Soit la fin de la durée légale.

Ceci à l’heure où il est temps d’estimer le coût humain d’un temps sans délais, comme l’indiquent ces recherches qui portent sur les nouveaux rapports au temps :

– Entretien avec Francis Jauréguiberry, le temps de l’ubiquité ? ;

– Entretien avec Nicole Aubert, le monde accéléré ;

Alors à ceux qui pensent qu’il est encore temps d’agir, voici le thème de la pétition en ligne « Loi travail : non, merci ! » lancée par la militante féministe Caroline De Haas. Elle demande le retrait du projet.

Enfin affirmons avec force, comme nous le montre Jacques Rancière dont les recherches remontent dans le temps, que les gens ne sont pas enfermés dans un destin social qui leur dicterait leurs pensées, leurs goûts, leurs regards ou leurs aspirations. Comme le confirme ce psychanalyste :

– Entretien avec Roland Gori, « Il n’est pas dit que l’être humain doit fonctionner comme des appareils ménagers ».

« Il est temps… » et même vraiment urgent de réagir !

D.D


Les opinions du lecteur
  1. françoise   Sur   24 février 2016 à 19 h 28 min

    Bien sûr qu’il est temps de crier à l’imposture, de hurler contre les recours aux 49-3 pour faire passer des lois assassines, contre les actions policières à Calais et dans les camps des roms, contre la justice qui emprisonne 9 mois les uns en laissant les Cahuzac peinards, contre la falsification des chiffres du chômage, contre l’humiliation subie tous les jours lors de l’écoute de chaque journal télévisé…une pétition, quelques saines lectures…et après on fait quoi? quoi, où, quand, comment…la liste des adverbes que nous apprenions à l’école… Dire bonjour à son voisin, manger des lentilles, chier dans la sciure, sont des pistes préconisées par des intellectuels éminents (peut-être ne sont-ils pas présents parmi ce que tu cites, pas vérifié…), lucides, fortiches en analyses, mais désespérants quand on leur demande directement: quoi, où, quand, comment…

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


Continuer la lecture