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« Me ‘zo ganet e-kreiz ar mor » version « One Ocean Summit ». N°1031

Écrit par sur 9 février 2022

Nous n’avons pas idée de ce qu’est l’océan »

Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS.

Du 9 au 11 février, Les Ateliers des Capucins -pour lesquels Radio Univers a de tendres attaches- se la rejoue en taille XXL, puisqu’il s’agit d’accueillir un « Sommet mondial », nommé One Ocean Summit. Après avoir fini des territoires en guerre et en paix – lire ici, on y remet le couvert en y réunissant quelque 300 chercheurs scientifiques, des entrepreneurs de transport maritime, des ONG et représentants d’organisations internationales, dont l’ONU. Sans compter chefs d’État et de gouvernement des cinq continents, pas moins. C’est du lourd.

« Mais qu’est qu’elle a cette ville ? « Eh bien, à partir de ce mercredi, elle a à la tête ce qui fonde #OneOceanSummit : l’océan nous relie et nous nourrit tous. Sachant qu’il n’y a qu’un seul océan – un bien commun mondial à 5 bassins: Arctique, Atlantique, Indien, Antarctique, Pacifique.

D’où ce bien nommé : #OneOceanSummit. Sachant encore qu’il couvre plus de 70 % de la surface de la Terre, qu’il est un régulateur vital du climat, qu’il est riche en ressources, qu’il est la clé du commerce et qu’il constitue un lien essentiel entre les pays.

« Nous n’avons pas idée de ce qu’est l’océan » constate Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS. L’océan, pour se rincer l’oeil y a pas mieux, ça décape. Sans avoir pour autant le pied marin ni s’engager très loin en terra incognita, l’imaginaire des abysses est ouvert au public pour y montrer les textures de la vie. Où résident peut-être des secrets sur les origines de la vie sur Terre. Avec sensations de vertige assurées, on les connaît moins bien que la Lune !

Avec pareil événement, le monde vibre dans l’oeil brestois un brin moqueur jusqu’aux plus hautes grues de la gigantesque machinerie du port de commerce.

Me ‘zo ganet e-kreiz ar mor « Me ‘zo ganet e-kreiz ar mor » – traduire: Je suis né au milieu de la mer. Ben oui, nous y sommes tous ! Grâce à son sens de la manoeuvre, l’oeil brestois mène sa barque un brin ému, ragaillardi par la recolorisation des grands mythes. La France – qui n’est pas un hexagone, lire ici– est la deuxième plus grande puissance maritime du monde après les États-Unis, avec des zones économiques exclusives totalisant plus de 11 millions de kilomètres carrés.

Un #OneOceanSummit présenté comme le premier sommet de haut niveau consacré à l’océan, oui mais pourquoi faire ? Eh bien, au moment d’ouvrir ce qui lui tombe sur le râble c’est bien sûr des mesures concrètes, donc pas un serpent de mer diplomatique pour noyer le poisson comme pourrait l’être la non-mise en branle de droits internationaux pour la haute mer qui grouille de vie – plus de la moitié de la surface de la planète est une zone de non-droit.

Car, voilà, la quête d’un nouvel eldorado au fond des océans s’intensifie depuis vingt ans. Ces territoires sont convoités pour le deep sea mining – traduire: l’extraction de minerais dans des zones maritimes situées à des profondeurs allant de 1 400 à 6 000 mètres. La liste des matières premières à miner est longue : or, argent, cuivre, manganèse, cobalt, zinc, nickel, plomb, lithium et terres rares contenues dans les smartphones et ordinateurs. Un deep sea mining, qui incarne bien le Capitalocène, aux conséquences sur des écosystèmes marins encore très mal connus – c’est un euphémisme.

La lutte contre la pêche illégale, la décarbonisation du transport maritime, la réduction de la pollution plastique, un moratoire sur l’exploitation minière des ressources minérales des fonds marins sont réclamés par cette tribune d’une coalition d’ONG.

D.D

 

Mise à jour: en date du 11 février 2022, le communiqué de presse de Greenpeace, à lire ici.

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de la recherche océanique. Ainsi qu’autour du Capitalocène, ici & .

 

 

 

 


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