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Réfractions

Écrit par sur 22 juillet 2011

Etrange époque que la nôtre. Il plane, pour le pire ou le meilleur, comme une atmosphère de fin de règne dont on ne sait simplement quand elle aura lieu. Nous voyons d’un côté une réalité qui n’est pas tenable. La rentabilité financière, la mise en concurrence universelle et l’exploitation de chaque dimension de la vie sont des folies qui ont menées à toutes les crises que nous connaissons aujourd’hui. Si le diagnostic semble clair, ces folies restent pourtant, dans l’esprit des gestionnaires, des managers et des  décisionnaires, les seules politiques considérées aujourd’hui comme réalistes et sérieuses. Pour ce faire, le chômage, l’endettement et la crise sociale sont les conditions répressives pour maintenir le statu quo dont on pressent, même dans les plus hautes sphères, qu’il est condamné.

Une part de la société qui voit, de loin certes, mais se rapprochant cette menace de l’exclusion, cette remise en question de ses modes de vie et de ses certitudes, préfère choisir ceux qui leur prometteront la sécurité et la protection pour pourvoir se rendormir en paix. Mauvais calcul : le choix étant de se mettre sous la dépendance d’un maître dont le jeu est justement de les plonger dans ces mauvais rêves. Le pullulement des polices, des vigiles, des surveillances, bref de l’Etat, à tous les coins de rue, dans tous les écrans n’est que le résultat de cette volonté « qu’on nous protège, nous, qui sommes tellement victimes ». Il y a là-dedans une telle dépossession de soi, de ses désirs, de son avenir qu’elle est en soi difficilement compréhensible. Cette société, repliée sur sa vie privée, ses cocons aménagés, joue en solo ses partitions et souhaite ne pas voir la réalité. Son sommeil n’admettant aucun trouble, il lui s’agit de nier en construisant toujours un peu plus les murs qui lui expurge le réel du champs de vision. L’étranger, le différent, l’autre lui est inadmissible et doit être expulsée de son esprit.

Etrange époque que la nôtre où la norme est le déni, le conformisme, l’esprit étriqué, l’absence d’inventivité. Heureux qu’il existe malgré tout, ici et là, marginales et « utopiques », des sources de d’enthousiasme. Là où l’on prend au sérieux cette idée qu’« un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé » *

* A. Einstein


Les opinions du lecteur
  1. françoise   Sur   23 juillet 2011 à 7 h 43 min

    Réfraction, ou expérience du « crayon brisé »…

    « La cité à travers l’histoire » de Lewis Mumford.

    Page 198.

    Les Cités de Sumer, de Ninive et d’Ur ont disparu depuis 3000 déjà, Babylone depuis 2000 ans, Minos depuis 1850 ans….

    Nous sommes en – 800.
    « La civilisation grecque est encore marquée par l’esprit d’ingéniosité et la souplesse du dilettante qui n’entend pas sacrifier toutes les possibilités de l’existence à l’acquisition d’une compétence spécialisée. »

    C’est l’apogée d’Olympie, de Delphes et de Cos.

    Ce sera même, de -447 à -386, une tentative de Confédération ,« la création d’un régime fédéral combinant les avantages de l’association et ceux de l’autonomie »…

    Mais page 198, donc :Un nouveau désastre s’annonce: Dans les cités grecques, les activités de la vie quotidienne se déroulaient à l’extérieur des habitations.Mais la tendance à s’enfermer dans les habitations particulières apparaît : « quand les citoyens perdirent leurs libertés, ils cherchèrent à se consoler par le confort. »

    Très vite , les grecs ne « seront plus que des réfugiés, des citoyens humiliés, ou des esclaves. »

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